Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.3-1820.djvu/339

Cette page n’a pas encore été corrigée

Le vent en un instant accroît sa violence ;

Hélas ! Ce qui suivit m'ordonne le silence,

Madame, épargnez-moi des discours superflus,

Et parce que j'ai dit, jugez qu'il ne vit plus.

Depuis, sous cet habit, sans suite, et vagabonde,

Je pleure, et pleurerai ce miracle du monde.

AMÉLIE

.

Après tous ses regrets, la résolution

Doit servir de remède à votre affliction.

Le temps serait pour vous, vous reverriez ses charmes,

Suite au v. 1302, il manque un vers : défaut de sens, défaut de rime.

Mais, comme elle est aveugle, alors qu'elle nous prend,

Nous tenant, elle est sourde, et jamais ne nous rend.

Les morts, sont toujours morts, nos prières sont vaines,

Nos soupirs superflus, et nos pertes certaines.


Scène V

.

Éraste avec deux laquais, Amélie, Cloris.

ÉRASTE
voyant Amélie

Enfin la proie est nôtre.

AMÉLIE

.

Ô malheur de mes jours !

Dionys, on m'enlève, aux voleurs ! Ô secours !

CLORIS
tirant son épée

Ce bras divertira leur criminelle envie,

Votre perte dépend de celle de ma vie,

Traîtres, adressez-moi vos injustes efforts,

Ou ce fer se fait voie au travers de vos corps.