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Je la voyais trembler à votre seul aspect,

Et je croyais que rien n'égalait son respect ;

Lors, comme j'estimais voir son humeur si nue,

Je la blâmais parfois de trop de retenue,

Et ma simplicité lui donnait des avis,

Dont elle abuse hélas, et qu'elle a trop suivis ;

Elle a subtilement gagné l'esprit d'Érante,

À qui cette entreprise était indifférente,

Qui bonne, comme elle est, n'ayant pu l'arrêter,

Suit ses pas, sans dessein, que de la contenter.

LE PÈRE

.

Qu'un simple citoyen, sans honneur, sans fortune,

D'un sort si différent, d'une race commune,

Pour qui je n'eus jamais aucune intention,

Fasse un jour vanité, de sa possession,

Ait chez moi malgré moi, cette place occupée,

Ma fortune, plutôt se verra dissipée,

Je perdrai pour les perdre, et fond et revenu,

Et comme on le dépeint, leur amour sera nu.

Il s'en va


LA NOURRICE

.

C'est là les menacer de beaucoup de misère,

Mais il est bien aisé d'apaiser sa colère,

L'amour que porte un père a de puissants appas,

Et s'il ne perd ce nom, il ne les perdra pas.


Scène IV

.

Cloris, Amélie.