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AMÉLIE

.

L'aimable passe-temps.

DIONYS

.

Évite, lâche, évite,

La force de ce bras, par une prompte fuite,

Autrement.

LE VALET

.

Répondez.

DIONYS

.

Est-ce assez consulter ?

ÉMILE

.

En l'humeur que je suis, rien ne peut m'irriter ;

Ô Dieux ! Que promptement, ma fureur est calmée,

Et qu'une bonté grande a ma main désarmée.

LE VALET

.

Qu'on va donner de gloire à nos gestes guerriers,

Nous allons succomber, sous le faix des lauriers.

Ils s'en vont


DIONYS
en riant

Peut-on priser assez ma valeur sans seconde,

J'ai fait trembler la gloire, et la terreur du monde.

Par deux mots de menace, et deux mauvais regards,

J'ai rempli de frayeur le sein même de Mars ;

Dieux ! Quelle extravagance à son âme saisie ?

Et qui peut rire assez de cette frénésie,

Il repaît son esprit d'imaginations,

Qui lui font estimer toutes ses actions,

Il va nommer partout sa force incomparable,

Et se glorifier d'un exploit mémorable.

AMÉLIE

.

Ce passe-temps est doux : mais il est tard, adieu,

Et demain, du matin soyons tous en ce lieu