La belle couverture a son ingratitude.
Qu'il me tient ces discours après un long étude,
Quel moyen plus exquis, quels signes plus parfaits,
Te pouvaient assurer des vœux que je te fais ;
N'ai-je assez clairement ma passion décrite ?
Faut-il perdre du temps à louer ton mérite,
Te dois-je par la voix, ce que mon cœur t'a fait,
Et n'est-ce pas assez que d'en sentir l'effet !
Mais ris de mes discours, et poursuis cette ingrate
Qui te joue elle-même alors qu'elle te flatte :
Dont tu ne peux qu'en vain espérer la pitié,
Qui n'a pas un esprit capable d'amitié ;
Entretiens constamment cette ardeur insensée,
Et n'en veille jamais divertir ta pensée ;
Révère ingratement sa tyrannique loi,
Pour ton propre malheur, toi-même venge-moi.
.
Enfin je suis saisi de ma première crainte
Ces discours ont passé les bornes de la feinte.
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Je ne cause à vos cœurs, ni soupirs, ni douleurs,
Le feu que j'y fais naître a bien peu de chaleur.
Mais las ! Quand cette ardeur en effet serait vraie,
Et que je guérirais de ma première plaie,
Pourrais-je encor ravir à ce parfait ami,
Un bien si précieux, qu'il possède à demi ?
Après tant de serments d'une amour infinie
Auriez-vous tellement sa mémoire bannie,
Et devrais-je espérer un meilleur traitement,
Sachant son infortune, et votre changement ?