Il rompt tous mes desseins, et sa sévérité
Tient (oui je le dirai) de l'inhumanité
Il met toute sa joie à traverser la mienne
Il souffre seulement qu'Éraste m'entretienne
Éraste qui me rend des devoirs superflus
Et qu'entre les humains je déteste le plus !
Dure nécessité que la crainte des pères !
Que la nature oblige à des règles sévères !
Qu'une fille languit sous de fâcheuses lois !
Et que pour un seul être on nous l'ôte de fois !
Mais que doit observer une fille amoureuse ?
En moi l'amour rencontre une âme généreuse,
Mon sexe, mon respect, ni ma condition
Ne me feront jamais trahir ma passion :
Un vainqueur si puissant à mon âme asservie,
Qu'il faut qu'on me le donne, ou qu'on m'ôte la vie.
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Donc il vous aime aussi ?
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Si ses vœux ne sont faux,
Et si comme son corps son âme est sans défauts
Je n'ose toutefois confesser que je l'aime,
Alors qu'il m'entretient de son amour extrême ;
La constance est si rare, et l'artifice est tel
Qu'on ne peut s'assurer en l'esprit d'un mortel :
Souvent la trahison se masque d'apparences
Qui forcent nos froideurs et nos indifférences
Puis, tel nous tient, enfin, que nous ne tenons plus,
Et l'ayant accepté nous souffrons ses refus.
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Croyez-vous DIONYS capable de ce vice.
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