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Mais sur ce poinct il est à notter que ce mot Atourassap et Coton-assap different. Car le premier signifie une parfaite alliance entr’eux, et entr’eux et nous, tant que les biens de l’un sont communs à l’autre. Et aussi qu’ils ne peuvent avoir la fille ne la sœur dudit premier nommé. Mais il n’en est pas ainsi du dernier. Car ce n’est qu’une legere maniere de nommer l’un l’autre par un autre nom que le sien propre, comme ma jambe, mon œil, mon oreille et autres semblables.

T. — Maé resse iende moneta ? Dequoy parlerons-nous ?

F. — Seéh maé tirouen-resse. De plusieurs et diverses choses.

T. — Mara pieu y vah-reré ? Comment s’appelle le ciel ?

F. — Le ciel.

T. — Cyh-rengne-tassenouh maetironen desve.

F. — Auge-bè. C’est bien dit.

T. — Mac, Le ciel. Couarassi, le Soleil. Jasce, la Lune. Jassi tata ouassou. La grande estoille du matin et du vespre qu’on appelle communément Lucifer. Jassi tata miri, ce sont toutes les autres petites estoilles. Ubouy, c’est la terre. Paranan, la mer. Uh-été, c’est eau douce. Uh-een, eau salée. Uh-een buhe, eaux que les matelots appelent le plus souvent sommaque.

T. — Ita est proprement pris pour pierre, aussi est prins pour toute espece de metail et fondement d’edifice, comme aoh-ita, le pillier de la maison, Yapurr-ita, le feste de la maison. Jura-ita, les gros traversains de la maison. Igourabou ybouirah, toute espece et sorte de bois. Ourapat, un arc. Et neantmoins que ce soit un nom composé de ybouyrah qui signifie bois, et apat crochu, ou partie : toutesfois ils prononcent Orapat par syncope. Arre, l’air. Arraip, mauvais air. Amen, pluye. Amen poyton,