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prétexte de religion, tant d'horreurs avaient été commises de part et d'autre, qu'il était comme dégoûté de toute propagande. C'est à ces sentiments de lassitude et de découragement que nous devons sa Relation d'un voyage au Brésil. Il composa cet ouvrage, sur les instances de ses amis, dans les loisirs que lui laissa la paix d'Amboise ; mais il ne l'imprima pas tout de suite. Il avait, en effet, communiqué son manuscrit à l'un de ses amis, qui le lui renvoya par des serviteurs assez maladroits pour l'égarer. Léry fut obligé de recommencer son œuvre de souvenir, mais une sorte de fatalité s'acharnait après ce manuscrit. Il le perdit une seconde fois, et c'est en 1576 seulement qu'il rentra en possession de son premier manuscrit, qu'on retrouva à Lyon, et put enfin le publier.

Dans l'intervalle, Léry avait été nommé pasteur, d'abord à Nevers (novembre 1564), puis à La Charité. Nous ne savons rien de son ministère apostolique. Il assistait au synode de Nîmes en 1572. Lors de la Saint-Barthélemy, il était à La Charité, endormi, comme presque tous ses coreligionnaires, dans une fausse sécurité. Les odieuses scènes de Paris se répétèrent en province. La Charité ne fut pas épargnée. Dès la fin