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catholique tue, meurtrit, noye tous ceux qu'il connoît de ceste secte, & en regorgent les rivières. » A Belleville dominaient les protestants. Soutenus par le légendaire baron des Adrets, ils prirent plaisir à ravager et à détruire statues et églises. Leur fureur iconoclaste ne respecta même pas les souvenirs patriotiques. Calvin réprouvait ces exagérations. On a de lui une lettre aux pasteurs de Lyon, où il qualifie ces ravages de zèle inconsidéré. Léry partageait les opinions de son maître. De concert avec son collègue Flavard, il fit tous ses efforts pour épargner les églises catholiques de Belleville, lorsque les bandes du terrible baron des Adrets, après avoir démoli à Lyon les vénérables basiliques de Saint-Just et Saint-Irénée, et jeté au Rhône les reliques de cet apôtre des Gaules, se présentèrent à Belleville pour en saccager les édifices consacrés au culte catholique. Léry ne réussit pas à comprimer leurs fureurs et dut assister à la destruction des églises.

Lors de l'horrible tumulte qui suivit la guerre fratricide de 1562, nous perdons la trace de Léry. On sait pourtant qu'il retourna à Genève, sans doute après la conclusion de la paix d'Amboise (1563). Bien que sincèrement attaché à ses croyances, Léry n'était pas un fanatique. Sous