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C'était pour lui une satisfaction d'amour-propre et un apaisement de conscience que de propager sa doctrine au nouveau monde par l'intermédiaire d'un chevalier de Malte. Il eut bientôt déterminé un ami particulier de Coligny, du Pont de Corguilleray, à conduire au Brésil, malgré son grand âge, la colonne génevoise. Deux ministres, Richier et Chartier, le suivirent. Avec eux s'enrôlèrent quatorze Génevois, parmi lesquels Jean de Léry, le futur historien de l'expédition.

Les diverses péripéties du voyage, l'accueil de Villegaignon, les premiers travaux et les premières disputes, les discussions théologiques et les dissentiments de tout genre, les hostilités déclarées, le départ des Génevois et le supplice de quatre d'entre eux, tous ces dramatiques épisodes sont racontés avec force détails dans la Relation. Nous ne pouvons que renvoyer le lecteur à cet intéressant ouvrage.

A peine débarqué en France, à la fin de 1558, Léry retourna aussitôt à Genève pour y achever ses études de théologie et recevoir l'imposition des mains. Bien qu'il eût profité de son séjour au Brésil pour ramasser de curieuses notes et observations, il ne songeait pas à publier le récit de son voyage ; mais, à la prière de l'avocat Jean