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une mission internationale dans la lune

adieu à celui qui les avait si vaillamment guidés. Des larmes coulaient sur leur visage derrière les vitres de leur casque.

Ils comblèrent la fosse et accumulèrent dessus de grosses pierres pour former une pyramide grossière. Au sommet, avec trois blocs convenablement choisis, ils édifièrent une croix.

La sépulture achevée, ils retournèrent tristement au Selenit.

Ainsi Scherrebek était enseveli sur ce monde inhospitalier, selon le vœu qu’il avait exprimé avant l’accident qui devait lui coûter la vie et sa tombe resterait, dans ce coin de la mer des Pluies, comme un témoin grandiose et tragique du passage des premiers explorateurs de la lune.

Le commandement de la mission revenait désormais à Galston, qui n’en avait été jusqu’alors que le second.

— Si nous avons le bonheur de retourner sur la terre, dit-il, nous proposerons de changer le nom de la mer des Pluies et de la baptiser : plaine de Scherrebek.

On tint conseil.

Après la triste aventure du mont Wolf, on hésitait à entreprendre une nouvelle excursion lorsque le soleil planait encore au zénith.

Abrité par un pan de montagne, le Selenit était à l’ombre et ne risquait pas de s’échauffer, mais il ne fallait pas songer à laisser des scaphandriers s’exposer pour de longues heures en terrain découvert.

Or la mission n’avait pas rempli tout son programme. Elle devait encore visiter Copernic, le plus beau cirque de la lune et celui qui possède, après Tycho, l’auréole la plus magnifique. On voulait essayer de déterminer la nature exacte de cette auréole et la cause de l’éclat que prend le fond du cirque lui-même lorsque les rayons du soleil le frappent verticalement.

Du mont Wolf au rempart de Copernic, il y a environ 350 kilomètres à vol d’oiseau ; avec les détours obligatoires, il fallait compter sur un trajet de 450 kilomètres