vent être d’abord attribués à la vivacité de leur esprit, et ensuite à la préférence qu’ils accordent aux forces physiques : la réunion de ces qualités leur donne cette célérité qui les mène à la victoire. Chez les Allemands, au contraire, un homme n’est jugé capable de commander à quelques milliers de régiments et de les ranger en bataille que lorsqu’il ne peut presque plus se soutenir lui-même ; en un mot, les princes exceptés, une armée ne peut être habilement conduite que par quel- qu’un qui ait été rasé plusieurs millions de fois. Les Français se rapprochent plus des Grecs, qui, suivant Winkelmann, représentaient Mars jeune et imberbe. Tel est sans doute le motif qui fait rechercher, autant qu’ils le peuvent, à quclques jeunes militaires allemands, à anticiper l’âge de l’avancement dans les maisons de plaisirs et de débauche de toute espèce, de sorte qu’ils offrent bientôt l’aspect de la décrépitude ; peut-être est-ce aussi pour cela que plusieurs adolescents s’efforcent de faire croitre leur barbe,
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