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tique coloniale de la France, la politique sournoise de la Russie et la volonté brutale de l’Autriche ont contribué à l’état de choses horribles où nous sommes. » Mais cette fois, où le danger est plus proche, il trace le devoir socialiste : Citoyens, si la tempête éclatait, tous, nous socialistes, nous aurons le souci de nous sauver le plus tôt possible du crime que les dirigeants auront commis. »

On comprend qu’un tel discours gène aujourd’hui ceux qui se sont enfoncés dans la guerre autant qu’il était possible, abandonnant tout socialisme pour s’unir pleinement aux dirigeants responsables de la boucherie. Ils ont insinué hypocritement que ce texte n’était pas la reproduction fidèle des paroles de Jaurès, qu’il avait été arrangé. Ils l’ont fait dans des conversations pour tâcher d’en atténuer la portée et éviter, en même temps, qu’on puisse leur infliger la preuve que ce texte est authentique. Une fois cependant, un des leurs tenta une réfutation publique. C’était au Congrès national de Noël 1915. Un minoritaire ayant fait allusion à ce discours, le citoyen Moutet se leva et donna quelques explications. Mais sachant que les délégués lyonnais étaient dans la salle, il parla prudemment et n’apporta en fait, aucune réfutation ni même aucune critique du texte qui a paru, d’ailleurs, dans son propre journal. Cependant, pour couper court à toute espèce de critique et fixer définitivement l’authenticité du texte que nous avons reproduit et reproduisons ici, voici une lettre du citoyen Calzan, secrétaire