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et ses affinités avec les langues dites celtiques et les langues germaniques sont nombreuses et très frappantes. Enfin nous croyons qu’il surpasse tous les dialectes français par la vigueur de son caractère et l’originalité de sa physionomie.

PHONÉTIQUE, ANALYSE DES SONS ET ORTHOGRAPHE

Un patoisant croirait déroger, s’il n’appliquait pas, et toujours avec force expressions techniques, à l’objet particulier de ses études les théories de la linguistique contemporaine sur le français. Nous ne partageons pas ce scrupule ; et il nous semble que les remarques de quelque importance en cette matière peuvent se placer aussi avantageusement dans le cours du vocabulaire. Nous bornons donc notre tâche présente à bien exposer la prononciation de notre dialecte, à analyser exactement les sons qu’il comporte, et à figurer clairement par une orthographe raisonnée toutes leurs nuances et toutes leurs particularités.

VOYELLES

Les voyelles du bressau forment la série ordinaire : a, è, é, i, ò, ó, u, avec les deux subalternes eu et ou. Les sons également simples et voyelles au, ai, ei, ne sont que des répétitions : au de ó (o ouvert et long), ai et ei de è (e ouvert et bref), sous des signes orthographiques différents.

Nous ne donnons pas non plus une place particulière à l’e muet, puisqu’il ne s’entend pas du tout quand il reste effectivement muet, et qu’il retombe en è, ou en é, ou en eu quand il devient sonore, comme on l’expliquera plus loin.