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avec l’adjectif possessif lós ; mais entre l’un et l’autre le contexte ne laisse pas d’équivoque.

Se ou (suivant l’euphonie)—se, pris au pluriel, se comporte en tout comme au singulier.

POSSESSIFS

Le pronom possessif au singulier a deux formes facultatives communes au masculin et au féminin, ainsi qu’au singulier et au pluriel :

Lé mée, lai mée, ou lé miène, lai miène—le mien, la mienne.

Lé tée, lai tée, ou lé tiène, lai tiène—le tien, la tienne.

Lé sée, lai sée, ou lé siène, lai siène—le sien, la sienne.

Au pluriel : las mée ou miène—les miens, les miennes, las tée ou tiène—les tiens, les tiennes, las sée ou siène—les siens, les siennes.

La forme ée correspond au latin meus, tuus, suus ; la forme française iène correspond à l’allemand mein, dein, sein. La première est la plus naturelle en bressau, et de beaucoup la plus usitée ; la seconde nous paraît d’importation relativement récente.

Lé nõte—le nôtre, lai nõte—la nôtre, lé võte—le vôtre, lai võte—la vôtre, lé ló—le leur, lai ló—la leur.

Las nõte—les nôtres, las võte—les vôtres, las ló—les leurs. Il n’y a pas d’s dans pluriel, puisqu’elle ne sonne jamais sur la voyelle initiale du mot suivant, pas même du verbe dont il est le sujet : las ló i tẽte aussi—les leurs y étaient aussi ; las ló airon—les leurs auront.

DÉMONSTRATIFS

Ce ou —ce, n’est employé qu’avec le verbe être : c’a