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prononce çâ devant une consonne, et çâze devant une voyelle.

L’aversion de l’idiome pour cet adjectif provient de sa complète homophonie avec l’adjectif possessif se, sai, sus—son, sa, ses. On le remplace en mettant simplement la particule la ou ci après le substantif : lé saipe-la a khóbe—le sapin-là est creux, lai pème-ci a jandlaue—la pomme-ci est poreuse.

NUMÉRAUX

NUMÉRAUX CARDINAUX

Masculin :

In ou ine—un, pris absolument ; in devant une consonne, ine devant une voyelle.

Féminins :

Ène—une en toute position.

Dousse—deux, pris absolument, et quand le nom des objets énumérés ne suit pas immédiatement le nombre ; dou devant une consonne ; douse devant une voyelle. Dans la locution deux ou trois, la disjonctive ou se perd en quelque sorte dans dou en allongeant la syllabe, et on a doû—trô. Toutefois on dit douse quand il faut dire trôhe, et dousse quand il faut dire trõkhe : douse ou trôhe, dousse ou trõkhe ; c’est l’effet des affinités.

Trõkhe—trois, pris absolument, et quand les objets énumérés ne viennent pas immédiatement après le nombre ; trô devant une consonne ; trôhe devant une voyelle. Dans la formule trois ou quatre on dit indifféremment trô ou qwaite, trôhe ou qwaite et trôkhe ou qwaite.