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Féminin singulier :

Mai—ma, tai—ta, sai—sa, nóte—notre, etc., comme au masculin.

Devant une voyelle, me, te, se prennent toujours l’euphonique n ; si c’est à la suite d’une syllabe finissant en e muet, on a mé-n, té-n, sé-n, si c’est à la suite d’une voyelle sonore, on a me-n, fe-n, se-n, ce qui revient lout simplement à mn, tn, sn : rèwaude mé-n-èfan—prends soin de mon enfant, prò me-n-èfan (= pròm’nèfan)—prends mon enfant.

Mai, tai, sai devant une voyelle deviennent me, te, se, et se traitent comme au masculin : ije â rtrôva me-n-aibaikhe—j’ai retrouvé mon outil, aipwõte mé-n-aibaikhe—apporte mon outil.

Pluriel des deux genres :

Mas—mes, tas—tes, sas—ses, nõs—nos, võs—vos, lós—leurs. Prononcer mâ, nõ, etc., devant une consonne, et mâze, nôze, lóze, devant une voyelle.

DÉMONSTRATIFS

Ces adjectifs sont peu usités, moins encore au pluriel qu’au singulier, et on ne les prend guère qu’en mauvaise part ; ainsi on dira : ouyi-vós ças haurwate—entendez-vous ces personnes légères ? Dèpoûkhi-me fieu ças soûlon—chassez-moi dehors ces ivrognes. La plupart du temps on ajoute au substantif la particule la.

Le masculin singulier fait ce, cé suivant l’euphonie ; le féminin çai ; le pluriel pour les deux genres çâs, qui se