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pas aussi, ou mi autan, mi aukhtan—pas aulant. Pée—pire, et mió ou méyó—meilleur (qui reste invariable au féminin), se traitent comme des adjectifs ordinaires.

Le superlatif absolu s’exprime par tó, tóte—tout, toute, ou bien encore, avec plus d’emphase, par tó-t-ai-fâ—tout à fait, tóte-nate—tout net. (Dans cette formule, tóte remplace par l’effet d’une attraction dont nous verrons encore d’autres exemples). Quand la phrase a un caractère d’exclamation, on peut se servir de mou—moult, braumò—v. français brament, fortement, dukhe—dur, dukhmò—durement. Le français très est complètement étranger au bressau.

Le comparatif relatif s’exprime par pu—plus et mwò—moins, lesquels se renforcent souvent de —tout, tóte—toute : lé tó pu—le tout plus, lé tó mwó—le tout moins, lai tóte pa—la toute plus, lai tóte mwò—la toute moins ; mió, méyó—meilleur, pés—pire, ainsi que manre—moindre (c’est-à-dire de peu de valeur), étant de véritables adjectifs simples plutôt que des superlatifs, ne jouent ce dernier rôle qu’avec le secours de pu—plus : lé pu mió—le plus meilleur, lé pu pée—le plus pire, lé pu manre—le plus moindre. On dit encore : lé pu pée dé tertu—le plus pire de tous, etc., mais alors pu cesse d’être nécessaire, et on peut dire : lé pée dé tertu.

POSSESSIFS

Masculin singulier :

Me, mé—mon, te, té—ton, se, sé—son, nóte—notre, vóte—votre, —leur. On prononce mé, té, sé au commencement des phrases, et dans le milieu après un e muet, et devant une consonne. —leur prend toujours un z euphonique devant une voyelle : ló-z-éfan—leur enfant.