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Dé lai—de la ; ai lai—à la. Il y a aussi élision devant les voyelles : lai lòche dé lai fiate—l’anche de la futaille ; lai lòche dé l’ailmate—l’anche (le bec) de la lampe ; ai lai biêe—à la lessive, ai l’auve—à l’eau.

Masculin et Féminin pluriel :

Las—les ; das—des ; as—aux. On prononce lâ, dâ, â, devant une consonne, et lâze, dâze, âze, devant une voyelle.

Das—des veut dire aussi quelques comme en français.

ADJECTIFS QUALIFICATIFS

Ceux qui ont leur finale en e muet au masculin, ne changent pas au féminin.

En français les autres adjectifs forment généralement leur féminin par l’addition d’un e muet au masculin. C’est souvent la même chose en bressau ; mais comme celui-ci laisse tomber toutes les consonnes muettes de la fin des mots en général, et n’en fait jamais entendre aucune à la fin des adjectifs masculins, ou les termine par une voyelle sonore (nasalisée ou non) ; dans bien des cas, par conséquent, on ne peut prévoir la consonne, ou les consonnes, dont le féminin fera le rappel pour y ajouter l’e muet. Prenons le type des adjectifs formés par la particule suffixe ard ; au masculin, le français supprime le d et ne conserve que l’r, puisqu’il prononce ar, c’est-à-dire ar’, are ; mais le bressau supprime le d et l’r et ne prononce plus que â. Au féminin, le français rappelle le d tombé du masculin et dit arde ; le bressau ne rappelle que