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GRAMMAIRE DU PATOIS DE LA BRESSE


SUBSTANTIF

Il n’y a jamais de différence entre le singulier et le pluriel des substantifs ; elle ressort uniquement de l’article ou du contexte.

Les relations de causalité et de possession entre deux substantifs n’ont pas besoin de l’article de, si le second (cause ou propriétaire) est un nom propre dans la force du terme : Jean Jéhan—Jean (fils de) Jéhan, lé chevau Yéyan-Têyin—le cheval (de) Laurent (fils de) Têyin. Mais si le nom est seulement approprié, comme lé Gêre—le Gendre, ou ramené à cette catégorie par un qualificatif déterminatif comme grand, petit, gros, etc., l’article de redevient nécessaire : lai fée di Gran-Bwakhtiè—la fille du Grand-Bastien, las vaiche di Grõ-Jeugè—les vaches du Gros-Joseph.

ARTICLE

Masculin singulier :

Le—le. Il fait au commencement de la phrase, et au milieu à la suite d’un e muet et devant une consonne, et même en toute position, après une suspension qui puisse donner, si courte qu’elle soit, la sensation d’une reprise[1] :

  1. Cette règle est générale.