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tre ; après avoir constaté l’impossibilité de faire un triage rationnel des mots où l’on pourrait conserver l’orthographe prétendue étymologique, sans tomber dans toutes sortes d’inconséquences inévitables et dans une confusion universelle, nous nous sommes arrêté à l’orthographe phonétique la plus sévèrement raisonnée tout à la fois et la plus mitigée.

Nous prenons pour base l’alphabet du français avec les différences indispensables, et nous en suivons l’orthographe le plus près que la vérité vocalique et consonnante nous le permet. Entre deux manières d’écrire un mot également justes sous ce dernier rapport, nous prenons toujours celle à laquelle un lecteur français est habitué.

Avec cette précaution essentielle, jointe à une analyse et à un distinction parfaite de tous les mots, surtout des particules, et si on veut bien ne pas oublier la recommandation instante de les écouter en les lisant, nous espérons que nos textes seront aussi intelligibles à tout le monde qu’avec une orthographe panachée à la française, et auront le grand avantage de se faire prononcer sans erreur grave par tous les étrangers.

L’orthographe strictement phonétique n’admet pas de lettres parasites, c’est-à-dire, qui ne se prononcent jamais, ou ne sont pas nécessaires pour indiquer la vraie prononciation. C’est pourquoi : 1° nous n’ajoutons pas au pluriel des substantifs, des adjectifs et des pronoms de la troisième personne el—il, ils, l’s française, qui ne s’y fait jamais sentir ; et il en est de même aux personnes plurielles de la conjugaison. 2° Nous éliminons à la fin des mots toute autre consonne qui ne s’y prononcerait pas ; exemple : —temps, —jour, —paix, cwâ—couard, dekhu—dessus, gran—grand ; et la consonne qui doit se prononcer à la fin d’un mot est toujours suivie de l’e muet ; exemple : aimoure—amour, òneûre—honneur,