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NASALITÉ

Le bressau ne nasalise pas l’e fermé (é), ni l’o ouvert (ò, ô), ni par conséquent au qui a un son identique à ô, ò, ni enfin les sous-voyelles eu et ou, ce pourquoi il ne transforme pas un en eun comme fait le français. En général la nasalité n’altère pas le son propre de la voyelle qu’elle affecte.

Toute m et toute n qui n’est pas suivie d’un e muet ou d’une apostrophe est simplement nasale et nullement consonnante.

ORTHOGRAPHE

Nos patois n’ont pas de littérature écrite ; et ce que l’on en a écrit ne l’a jamais été avec une orthographe sérieusement raisonnée ; ce terrain est donc pour nous aussi neuf et libre que possible.

La Société de Linguistique de Paris recommande fort aux patoisants l’orthographe phonétique, laquelle doit reproduire les mots comme ils se prononcent, mais d’après un alphabet soigneusement déterminé. Par contre, tous les patoisants lorrains qui nous ont précédé, emploient systématiquement l’orthographe française, et souvent encore en outrent le gâchis.

Une littérature immense et souveraine ne permet pas une amélioration radicale, si désirable qu’elle soit, de l’orthographe française ; mais nos patois sont bien dégagés d’une pa-


    (qui nous auraient aussi appris à balbutier et à épeler) la mettaient exclusivement ? Pourquoi, au contraire, nous rencontrons-nons juste avec le grec (exemple : aikhe—aisXos) pour un certain nombre de mots communs, et avec d’autres langues encore plus éloignées ?