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G doux et J

De même que le ch, ces lettres sifflantes en français, sont encore explosives en bressau, comme en anglais, et comme le g devant e et i en italien. On peut les figurer approximativement par dge, dgi, dj, sauf qu’en réalité le d ne s’entend pas.

Ils reviennent à l’articulation française dans le même cas que le ch, c’est-à-dire, devant une autre consonne qui suit immédiatement. Prononcez donc g à l’anglaise, à l’italienne dans cette phrase : mingé âque— manger quelque chose ; prononcez-le à la française dans cette autre : minge té pain—mange ton pain.

La cause physiologique de ces modifications du ch et du g doux ou j, c’est l’éloignement trop grand qu’il y a entre la position mécanique prise par l’organe vocal pour articuler ch ou j explosif, et celle à prendre pour articuler toute autre consonne immédiatement, sans transition de l’une à l’autre par une voyelle sonore.

H et KH

Lorsque le souffle vocal, en s’exhalant de la poitrine, produit un frôlement sensible, mais doux, sur les parois du larynx, et s’échappe de la bouche sans recevoir aucune autre modification particulière ni du palais, ni des dents, ni des lèvres avec le concours de la langue, il constitue l’aspiration gutturale, qui s’écrit par l’h aspirée. Lorsque ce frôlement est reporté, avec le souffle vocal, à la surface du palais, où il augmente notablement de vivacité et de rudesse, il donne l’aspiration, ou mieux, la spiration palatale que nous