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Ces roses sentent bon, le chemin est joli… »
Puis il regardait pensivement devant lui
Et demandait, baissant un peu la voix :
— Vous souvenez-vous de votre bonne maman ?
Il rêvait un instant
Et continuait comme en se parlant à lui-même :

— Voyez-vous, mes petits enfants,
C’était une femme très bonne
Et courageuse comme personne.
Quand elle était jeune elle travaillait
Du matin jusqu’au soir sans se plaindre jamais…
Nous étions bien pauvres en ce temps…
Elle a élevé quatre garçons…
Quand votre oncle Léon a été premier lieutenant
Elle a payé son uniforme
Avec l’argent de ses économies.
Elle donnait à tous, elle était toujours gaie…
Monsieur le Curé dit que le bon Dieu l’aimait.
Vous allez tâcher de lui ressembler
N’est-ce pas, mes petites amies ?
Et lui cueillir un beau bouquet.

Puis, se penchant, il nous murmurait à l’oreille.
— Je sais bien où elle est ! »