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résurrection des morts qu’il a embrassée, et faisant entendre par là qu’il ne l’aurait pas embrassée, s’il eût été un pervers, un criminel. « C’est donc, dit-il, pour cette doctrine de la résurrection, que je suis en ce moment « en jugement ». Cette même résurrection, ils la révèrent ; c’est pour elle qu’ils prient ; c’est pour elle qu’ils rendent un culte à Dieu, afin qu’il les y fasse participer ; ors c’est cette doctrine même que j’annonce, c’est parce que j’entretiens cette espérance que l’on m’accuse en ce moment. N’y a-t-il pas folie à tout faire pour obtenir cette résurrection, en même temps que l’on chasse et que l’or persécute celui qui y croit ? « Pour moi, dit-il, j’avais cru d’abord qu’il n’y avait rien que je ne dusse faire contre le nom de Jésus de Nazareth », c’est-à-dire, si j’ai cru devoir agir ainsi, c’est que, je n’étais pas au nombre des disciples du Christ, mais plutôt au nombre de ceux qui le combattaient. Ainsi Paul devint de la vérité chrétienne un témoin digne de foi, puisqu’après avoir tout fait pour combattre les chrétiens, après les avoir excités à blasphémer, après avoir mis tout en œuvre pour cette f ri ##Rem, dans les villes, auprès des magistrats, et qu’après avoir fait tout cela par lui-même et de son propre mouvement, un changement si soudain s’est opéré en lui feux qui agissaient de concert avec lui à cette époque sont aussi comme autant de témoins qu’il cite, et il montre ensuite toutes les raisons qu’il a eues de croire ; cette lumière resplendissante, les prophètes, les événements passés qui ont réalisé leurs prédictions, et ceux qui s’accomplissent en ce moment. Car il ajoute : « Lorsque j’étais en chemin, je vis en plein midi briller une lumière éclatante, qui m’environna ainsi que tous ceux qui m’accompagnaient ». Voyez donc de quelle manière il leur propose comme motifs de croire et les prophètes et ces derniers faits. Pour ne pas se donner à leurs yeux les airs d’un novateur, bien qu’il lui soit facile, dans cet ordre d’idées, de leur dire de grandes choses, il a de nouveau recours aux prophètes, et met en avant leurs prédictions. Ce qui lui est arrivé est plus digne de foi, comme s’étant passé tout récemment ; mais comme il a été seul à le voir, il le confirme de nouveau par l’autorité des prophètes : Et remarquez qu’il ne s’exprime pas devant le tribunal de la même manière que dans la synagogue. Là, en effet, il s’écrie : « Vous l’avez tué ! » Ici, il ne dit rien de semblable, pour ne pas enflammer encore davantage leur colère. Mais c’est bien la même chose qu’il fait entendre par ces mots : « Ne disant autre chose que ce que les prophètes et Moïse ont prédit devoir arriver, à savoir : que le Christ souffrirait ». Et ces paroles ne renferment aucune accusation, contre eux. Ainsi, ce que j’annonce, semble-t-il titre, à savoir : que le Christ serait le premier qui ressusciterait d’entre les morts, je le prouve par les prophètes : car c’est cela, même qu’ils annoncent. Recevez donc ce discours qui est le discours même des prophètes. Mais comme il a dit qu’il avait eu lui-même une vision, il s’exprime ensuite avec plus de fierté sur les belles et saintes œuvres dont l’accomplissement lui a été confié dans cette vision même ; et quelles sont-elles ? « Pour leur ouvrir les yeux, afin qu’ils se convertissent des ténèbres à la lumière, et de la puissance de Satan à Dieu ; car c’est pour cela que je vous ai apparu », c’est-à-dire, non pour punir, mais pour faire de vous un apôtre.
Remarquez qu’il énumère les maux qui sont le partage des incrédules, Satan, les ténèbres ; et les biens qui attendent les vrais croyants, la lumière, Dieu ; et le sort réservé aux saints. Et par là il n’exhorte pas seulement à la, pénitence ; il exhorte encore à mener une vie exemplaire. Remarquez en même temps que les gentils reviennent partout dans ce discours ; car, outre les Juifs ; il y avait des gentils dans l’auditoire. « Rendons, dit-il, témoignage de Jésus aux grands et aux petits », c’est-à-dire, aux hommes d’un rang élevé comme à ceux d’une condition obscure. Cela est dit à cause des soldats. Puis quittant le poste qu’il a occupé jusqu’ici pour sa propre défense, il prend le rôle de docteur. Et c’est alors que Festus lui dit : « Vous êtes insensé, Paul ». Ensuite, pour ne pas paraître s’ériger lui-même en maître, et de sa propre autorité, il cite les prophètes, Moïse prédisant que le Christ souffrirait, et qu’il serait le premier qui ressusciterait d’entre les morts, et qui « annoncerait la lumière air peuple et aux gentils. Festus s’écria alors de toute la puissance de sa voix…… », tant cette voix était pleine de fureur et de colère.
4. Et que répond Paul ? Ce ne sont pas là des choses qui se soient passées en secret ». Il veut parler de la croix, de la résurrection,