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pas l’adultère. » Il avait introduit dans son domaine la brebis d’autrui, et en avait tué le pasteur : et voici que l’agneau de la maison menaçait son berger. Il s’était attaqué au ménage d’autrui, et de son propre ménage il voyait la guerre s’élever. Ce n’est point ici ma pensée, ce sont les paroles de Dieu : or, quand Dieu se fait interprète, il ne reste plus qu’à se taire. Si vous voulez vous convaincre que la révolte du fils de David contre son père eut pour cause le meurtre d’Urie, et le vol de sa femme, écoutez ces paroles de Dieu, adressées à David parla bouche du prophète Nathan « Je t’ai sacré roi sur Israël, et t’ai délivré de la main de Saül. Je t’ai mis entre les mains tous les biens de ton seigneur, la maison de Saül et de Juda ; et si cela te paraît peu de chose, j’y ajouterai. Pourquoi donc as-tu méprisé ma parole, jusqu’à commettre le mal devant mes yeux ? Tu as frappé du glaive Urie Héthéen, tu lui as ôté sa femme, et l’as prise pour toi. Et désormais l’épée ne sortira jamais de ta maison. » (2Sa. 12,7-11) Tu as partagé du glaive la maison d’autrui, je forgerai une gloire contre toi dans ta maison. « Et je te susciterai des maux du sein de ta demeure. » Entendez bien ceci : Du sein de ta propre demeure. Là où était la source du péché, c’est de là que partira le coup vengeur. Le serviteur fugitif qui s’est dérobé aux commandements de Dieu est condamné à fuir devant son fils : « Psaume pour David, lorsqu’il fuyait devant son fils Absalon. » Et le récit de la guerre est moins utile que l’indication des motifs qui l’avaient allumée, pour nous mettre en garde contre la chute par la vue du faux-pas de ce juste, et nous faire éviter pareille épreuve. Il ne manque pas d’hommes, encore aujourd’hui, qui ont la guerre chez eux : l’un est en butte aux attaques de sa femme, l’autre, aux entreprises d’un enfant ou d’un frère, un troisième, à l’oppression d’un serviteur ; et chacun s’afflige, s’aigrit, lutte, attaque, résiste : mais personne ne songe à se dire que s’il n’avait pas semé des péchés, il n’aurait pas vu des épines et des ronces surgir dans sa maison ; que si sa maison n’avait pas recelé des étincelles de péchés, elle ne serait point en flammes. En effet, que les malheurs domestiques sont les fruits des péchés, que Dieu suscite au pécheur des bourreaux dans sa famille, c’est ce qu’atteste la divine Écriture, dans son incomparable autorité. Ta femme te fait la guerre, quand tu rentres, elle se précipite sur toi comme une bête féroce, sa langue est acérée comme un glaive ? C’est une chose affligeante, sans doute, que ton alliée soit devenue ton ennemie : néanmoins regarde en toi-même, scrute si jamais dans ta jeunesse, tu n’as manqué à tes devoirs envers une femme, et si ce n’est pas justement ce dommage que répare une autre femme, si ce n’est pas cette blessure faite à autrui que ta propre épouse est chargé de panser. L’opérateur peut l’ignorer lui-même ; mais le médecin, qui est Dieu, le sait bien. C’est lui qui s’est armé de cet instrument, comme d’un fer, contre toi : et de même que le fer ignore la besogne à laquelle on l’emploie, tandis que le médecin connaît les services que le fer doit rendre : ainsi, quand la femme qui frappe et l’homme qui est frappé ignoraient tous deux la raison du coup porté, Dieu du moins, en sa qualité de médecin, en connaît l’utilité. Or, qu’une méchante femme est une tribulation infligée au péché, c’est encore la sainte Écriture qui l’atteste. Écoutez ses paroles : « Une femme méchante sera donnée au pécheur:» amer antidote, destiné à expulser le résidu des péchés. Maintenant qu’on peut être en butte aux complots de ses enfants, en expiation de ses fautes, c’est ce que montre l’exemple de David, attaqué par son fils Absalon, ainsi que nous l’avons fait voir plus haut, à cause d’un commerce illicite. Que la guerre entre frères peut aussi provenir des péchés, le livre des juges en est la preuve. En effet, lorsque ceux de la tribu de Benjamin eurent fait violence à la concubine du voyageur, et que celle-ci eut succombé à leurs excès, les onze autres tribus firent la guerre à celle-là ; et lorsque les onze tribus eurent abandonné Dieu, et se furent abandonnées à la fornication de l’idolâtrie, elles furent vaincues toutes ensemble par la douzième, si bien que parmi plusieurs défaites elles ne comptèrent qu’une victoire et frères combattirent contre frères, après que Dieu, par suite de leurs péchés, eut ôté la cloison que le péché avait élevée entre eux. En effet, l’une des tribus ayant commis la fornication sur la personne d’une femme, et l’autre, étant tombée dans la fornication de l’idolâtrie, les uns et les autres furent exterminés par Dieu, ainsi qu’il est écrit : « Tu as exterminé tous ceux qui t’ont quitté pour la fornication. » (Ps. 72,27) En sorte que le