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HOMÉLIES SUR ANNE.

AVERTISSEMENT.


L’orateur nous apprend lui-même, presque au début du premier discours, à quelle époque il les a prononcés, et dans quelle classe de sermons il faut les ranger. « Peut-être en effet, dit-il, avez-vous oublié cette époque du jeûne, parce que nous avons eu depuis lors plusieurs entretiens, et sur d’autres sujets. Car lorsque notre prélat fut de retour de son long voyage, il fallait bien vous dire tout ce qui s’était passé à la cour ; il fut nécessaire ensuite de s’attaquer aux païens, afin d’enraciner parfaitement dans la foi, nos frères que voici, que leurs maux avaient rendus meilleurs, et qui avaient abandonné les erreurs païennes pour se tourner vers nous ; il fallait leur apprendre de quelles ténèbres ils avaient été délivrés et combien était éclatante de lumière la vérité où ils étaient accourus – Après cela, nous avons eu pendant plusieurs jours le précieux avantage de la solennité des martyrs, et il n’aurait pas été convenable à nous, qui étions venus visiter leurs tombeaux, de nous retirer sans accorder aux martyrs le tribut d’éloges qui leur est dû. Après ces éloges, est venue l’exhortation relative aux jurements car en voyant le peuple des campagnes tout entier qui avait afflué dans la ville, nous n’avons pas voulu les laisser partir sans les munir tous de ce viatique. »
Chrysostome nous dit donc premièrement, qu’il raconta, après le retour de Flavien, tout ce qui était arrivé au prélat, à la Cour de l’empereur : cela se rapporte à l’homélie 21, sur les statues (Tome II), qui fut prononcée après le retour de Flavien. L’époque de ce retour est la fin du Carême de 387, et le discours sur les statues fut prononcé le jour même de Pâques ; S. Chrysostome le donne à entendre lorsqu’il dit au début : Béni soit Dieu qui a bien voulu que nous célébrions aujourd’hui avec vous cette solennité sacrée dans les transports de la joie et de l’allégresse. Après cette homélie, il en adressa une aux Gentils, pour affermir quelques-uns d’entre eux qui, arrachés au paganisme par leurs malheurs, avaient embrassé la religion chrétienne : il rapporte ensuite l’argument et les principaux points de cette homélie, on de ces homélies, s’il en a prononcé plusieurs sur le même sujet ; mais il est constant, ou qu’elles ont péri, on qu’elles n’ont pas encore été retrouvées. Les jours suivants, auxquels tombaient les fêtes des martyrs, furent employés à célébrer leurs louanges, mais S. Chrysostome était absent pour cause de maladie. Vint ensuite, dit-il, une exhortation à s’abstenir des jurements ; elle était à l’adresse des gens de la campagne, accourus en grand nombre dans la ville. Il est presque certain que c’est l’homélie qu’on a placée la dix-neuvième des homélies au peuple d’Antioche (Tom. 2) ; car elle commence ainsi : Κατετρυφήσατε τῶν ἁγίων μαρτὑρων ἐν ταϊς ἔμπροσθεω ταύταις ἡμέραις Vous avez goûté, ces jours passés, les douceurs de la société des saints martyrs; ensuite, l’orateur parle de l’arrivée des habitants de la campagne, puis, sur l’obligation d’éviter le jurement, il s’étend plus au long que dans les vingt autres homélies au peuple d’Antioche, qui, presque toutes, renferment quelque chose contre les jurements. C’est pourquoi toutes les marques consignées dans le premier discours sur sainte Anne, se retrouvent dans l’homélie dix-neuvième au peuple d’Antioche. Voici donc l’ordre de ces discours : il faut placer en premier lieu l’homélie sur le retour de Flavien, qui est maintenant la vingt-et-unième au peuple d’Antioche ; en second lieu, le discours ou les discours qu’il prononça contre les païens ; en troisième lieu, les louanges des martyrs, qui furent célébrées plusieurs jours de suite ; πολλὰς ἡμέρας en quatrième lieu, l’homélie que S. Chrysostome prononça devant les habitants de la campagne contre les jurements ; enfin ces cinq discours sur sainte Anne. C’est donc l’homélie sur le retour de Flavien qui ouvre la marche ; et la dernière, avant les discours sur sainte Anne, a été prononcée le dimanche τῆς ἐπισωξομένης, qui, suivant Leone Allacci, est le ve après Pâques, celui qui précède l’Ascension. Savile croit que c’est le dimanche de Quasimodo ; et Tillemont, celui de la Passion. Je me suis rangé de l’avis de ce dernier dans la préface du tome Ile. Mais je crains maintenant que cela ne puisse pas ici s’accorder avec le reste, et je pencherais plutôt pour l’opinion d’Allacci, attendu que le dernier des cinq discours sur Anne fut prononcé après la Pentecôte ; en effet, le mot μεσοπεντοηχοστή qui s’est glissé deux fois dans le texte, est une erreur des copistes, comme nous le prouvons, aux endroits mêmes, à l’aide des manuscrits. Ainsi, tout bien considéré, voici de quelle manière il faut coordonner les faits ; c’est un  calcul qui demande pour être compris, toute l’attention du lecteur. Parmi les discours dont nous venons de parler, la première place dans l’ordre chronologique, appartient sans contredit à l’homélie sur le retour de Flavien, qui est la vingt-et-unième au peuple d’Antioche S. Chrysostome la prononça le jour de Pâques, comme nous l’avons dit plus haut. Ensuite, il discuta contre les Gentils plusieurs questions dont il rapporte les points principaux dans le discours qu’on va lire : a-t-il employé à les traiter un seul discours ou plusieurs, c’est ce que nous ne savons pas. Puis vinrent les fêtes des Martyrs, qui durèrent plusieurs jours, et pendant lesquelles


HOMÉLIES SUR ANNE.

AVERTISSEMENT.


L’orateur nous apprend lui-même, presque au début du premier discours, à quelle époque il les a prononcés, et dans quelle classe de sermons il faut les ranger. « Peut-être en effet, dit-il, avez-vous oublié cette époque du jeûne, parce que nous avons eu depuis lors plusieurs entretiens, et sur d’autres sujets. Car lorsque notre prélat fut de retour de son long voyage, il fallait bien vous dire tout ce qui s’était passé à la cour ; il fut nécessaire ensuite de s’attaquer aux païens, afin d’enraciner parfaitement dans la foi, nos frères que voici, que leurs maux avaient rendus meilleurs, et qui avaient abandonné les erreurs païennes pour se tourner vers nous ; il fallait leur apprendre de quelles ténèbres ils avaient été délivrés et combien était éclatante de lumière la vérité où ils étaient accourus – Après cela, nous avons eu pendant plusieurs jours le précieux avantage de la solennité des martyrs, et il n’aurait pas été convenable à nous, qui étions venus visiter leurs tombeaux, de nous retirer sans accorder aux martyrs le tribut d’éloges qui leur est dû. Après ces éloges, est venue l’exhortation relative aux jurements car en voyant le peuple des campagnes tout entier qui avait afflué dans la ville, nous n’avons pas voulu les laisser partir sans les munir tous de ce viatique. »
Chrysostome nous dit donc premièrement, qu’il raconta, après le retour de Flavien, tout ce qui était arrivé au prélat, à la Cour de l’empereur : cela se rapporte à l’homélie 21, sur les statues (Tome II), qui fut prononcée après le retour de Flavien. L’époque de ce retour est la fin du Carême de 387, et le discours sur les statues fut prononcé le jour même de Pâques ; S. Chrysostome le donne à entendre lorsqu’il dit au début : Béni soit Dieu qui a bien voulu que nous célébrions aujourd’hui avec vous cette solennité sacrée dans les transports de la joie et de l’allégresse. Après cette homélie, il en adressa une aux Gentils, pour affermir quelques-uns d’entre eux qui, arrachés au paganisme par leurs malheurs, avaient embrassé la religion chrétienne : il rapporte ensuite l’argument et les principaux points de cette homélie, ou de ces homélies, s’il en a prononcé plusieurs sur le même sujet ; mais il est constant, ou qu’elles ont péri, ou qu’elles n’ont pas encore été retrouvées. Les jours suivants, auxquels tombaient les fêtes des martyrs, furent employés à célébrer leurs louanges, mais S. Chrysostome était absent pour cause de maladie. Vint ensuite, dit-il, une exhortation à s’abstenir des jurements ; elle était à l’adresse des gens de la campagne, accourus en grand nombre dans la ville. Il est presque certain que c’est l’homélie qu’on a placée la dix-neuvième des homélies au peuple d’Antioche (Tom. 2) ; car elle commence ainsi : Κατετρυφήσατε τῶν ἁγίων μαρτὑρων ἐν ταϊς ἔμπροσθεω ταύταις ἡμέραις Vous avez goûté, ces jours passés, les douceurs de la société des saints martyrs; ensuite, l’orateur parle de l’arrivée des habitants de la campagne, puis, sur l’obligation d’éviter le jurement, il s’étend plus au long que dans les vingt autres homélies au peuple d’Antioche, qui, presque toutes, renferment quelque chose contre les jurements. C’est pourquoi toutes les marques consignées dans le premier discours sur sainte Anne, se retrouvent dans l’homélie dix-neuvième au peuple d’Antioche. Voici donc l’ordre de ces discours : il faut placer en premier lieu l’homélie sur le retour de Flavien, qui est maintenant la vingt-et-unième au peuple d’Antioche ; en second lieu, le discours ou les discours qu’il prononça contre les païens ; en troisième lieu, les louanges des martyrs, qui furent célébrées plusieurs jours de suite ; πολλὰς ἡμέρας en quatrième lieu, l’homélie que S. Chrysostome prononça devant les habitants de la campagne contre les jurements ; enfin ces cinq discours sur sainte Anne. C’est donc l’homélie sur le retour de Flavien qui ouvre la marche ; et la dernière, avant les discours sur sainte Anne, a été prononcée le dimanche τῆς ἐπισωξομένης, qui, suivant Leone Allacci, est le Ve après Pâques, celui qui précède l’Ascension. Savile croit que c’est le dimanche de Quasimodo ; et Tillemont, celui de la Passion. Je me suis rangé de l’avis de ce dernier dans la préface du tome IIe. Mais je crains maintenant que cela ne puisse pas ici s’accorder avec le reste, et je pencherais plutôt pour l’opinion d’Allacci, attendu que le dernier des cinq discours sur Anne fut prononcé après la Pentecôte ; en effet, le mot μεσοπεντοηχοστή qui s’est glissé deux fois dans le texte, est une erreur des copistes, comme nous le prouvons, aux endroits mêmes, à l’aide des manuscrits. Ainsi, tout bien considéré, voici de quelle manière il faut coordonner les faits ; c’est un calcul qui demande pour être compris, toute l’attention du lecteur. Parmi les discours dont nous venons de parler, la première place dans l’ordre chronologique, appartient sans contredit à l’homélie sur le retour de Flavien, qui est la vingt-et-unième au peuple d’Antioche S. Chrysostome la prononça le jour de Pâques, comme nous l’avons dit plus haut. Ensuite, il discuta contre les Gentils plusieurs questions dont il rapporte les points principaux dans le discours qu’on va lire : a-t-il employé à les traiter un seul discours ou plusieurs, c’est ce que nous ne savons pas. Puis vinrent les fêtes des Martyrs, qui durèrent plusieurs jours, et pendant lesquelles