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dans le ciel et l’en a tirée. (Id. 29) Aussitôt il ajoute : C’est notre Dieu ; aucun autre ne ara estimé auprès de lui ; il a trouvé toutes les vies de la science, et il les a montrées à Jacob e enfant, et à Israël son bien-aimé. (Id. 36,37) C’est pour cela que David à son tour disait : Il n’a point traité de la sorte toutes les autres nations, et il ne leur a point manifesté ses préceptes. Et Paul insinuait cette pensée, quand il disait : Quel est donc l’avantage des Juifs ; et quelle est l’utilité de la circoncision ? (Rom. 3,1) Voyez-vous comme ici les preuves abondent de mille manières ? D’abord c’est qu’ils n’ont pas cru aux paroles de Dieu. Voyez-vous de quelle manière Paul aussi a proclamé cette vérité : Il n’a point traité de ta sorte toutes les autres nations, et il ne leur a point manifesté ses préceptes? En effet, si c’est l’avantage des Juifs qu’eux seuls ; parmi tant d’autres hommes, ont été honorés du don de la loi écrite, ce n’est pas pour nous imposer un fardeau, mais pour nous faire honneur, que Dieu nous a donné la loi ; et l’honneur que Dieu nous a fait, ne consiste pas seulement en ce qu’il nous a donné la loi, mais encore en ce qu’il nous l’a donnée lui-même. Voilà, en effet, le plus grand honneur ; il n’a pas seulement répandu des biens, mais c’est par lui-même qu’il les a répandus. Voilà, certes, un grand don, écoutez Paul. Comme il voyait que les Juifs étaient enflés d’orgueil, parce que les prophètes étaient venus pour eux, Paul, voulant réprimer leur arrogance, et montrer que nous avons reçu un plus grand honneur, nous, à qui la doctrine n’a pas été donnée par un serviteur de Dieu, mais parle Seigneur même, voici ce qu’il écrit aux Hébreux : Dieu ayant parlé, autrefois, à nos pères, en divers temps, et en diverses manières, par les prophètes, nous, a enfin parlé, en ces derniers jours, par son Fils unique. (Héb. 1,1-2) Et ailleurs encore : Et non seulement nous avons été réconciliés, mais nous nous glorifions même en, Dieu, par Jésus-Christ Notre-Seigneur, par qui nous avons obtenu maintenant cette réconciliation. (Rom. 5,11) Voyez-vous comme il ne se glorifie pas seulement de la réconciliation, mais encore de la réconciliation obtenue par Jésus-Christ ? Et, dans un autre passage, quand il célèbre la résurrection, il dit : Le Seigneur lui-même descendra du ciel. (1Thes. 4,16) Comprenez qu’ici encore, tout se fait, s’accomplit par le Seigneur ; et ce n’est pas par l’entremise d’un serviteur quelconque, par un ange, par un archange, c’est lui-même de sa propre personne qui a donné le précepte à Adam, faisant à l’homme un double honneur : l’honneur de lui donner la loi, l’honneur de la donner lui-même. Comment donc l’homme est-il tombé ? A cause de sa négligence ; et c’est ce que fait voir le grand nombre de justes qui ont reçu la loi, et qui ne sont pas tombés, mais qui ont fait plus qu’il ne leur avait été commandé. Je vois que le temps nous presse ; nous renverrons ces réflexions à un autre entretien ; quant à vous, retenez les paroles que vous avez entendues, conservez-les dans votre mémoire, instruisez ceux qui ne les ont pas entendues dans l’église, sur la place publique, à la maison, qu’elles soient le sujet des méditations de chacun de vous ; car il n’est rien de plus doux que d’entendre la divine parole. Écoutez ce que dit le prophète : Que tes paroles sont douces à ma gorge ! elles le sont plus que le rayon de miel pour ma bouche. (Ps. 118,103) Ce rayon de miel, servez-le, le soir, sur votre table, pour la remplir tout entière du plaisir qui vient de l’Esprit. Ne voyez-vous pas que les hommes opulents font venir à la fin du repas, des joueurs de lyre et des joueurs de flûte ? Ils font, de leur maison un théâtre ; vous au contraire, faites de votre maison le ciel. Ce qui vous sera facile, sans changer les murailles, sans déranger les fondations ; appelez à votre table Celui qui commande au plus haut dès cieux. Dieu ne rougit pas d’assister à de tels festins ; car c’est là que règnent la doctrine spirituelle, et la tempérance, et la gravité et la douceur. Là où le mari, la femme et les enfants vivent dans la, concorde, enchaînés tous ensemble par les liens de l’affection et de là vertu, là réside aussi le Christ ; il ne recherche pas les lambris dorés, les colonnes resplendissantes, les beaux marbres, mais la beauté de l’âme, la grâce des pensées, une table couverte des fruits abondants de la justice et de l’aumône. À l’aspect d’un pareil service, il lui tarde de prendre sa part du festin ; il s’assied à la table, c’est lui-même qui l’a dit : J’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger. (Mt. XXV, 35) Aussi, quand vous avez écouté le pauvre, dont le cri est monté jusqu’à vous, quand vous avez donné à l’indigent, une part quelconque des mets de votre table, c’est le Seigneur que vous avez invité, en invitant son serviteur, et votre table, vous l’avez aussitôt