Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 5, 1865.djvu/484

Cette page n’a pas encore été corrigée

quand nous allons faire la lecture, non pas des lois des hommes, mais de la loi de Dieu, nous 1enirdebout, par la pensée, et appliquer toute notre attention, aux paroles qui se font entendre.
Je n’ignore pas que certaines personnes accusent le législateur, en disant que la loi a été une occasion de chute ; c’est tout d’abord cette accusation que nous devons combattre, et nous montrerons, en nous appuyant sur la réalité même des faits, que ce n’est pas par haine pour l’homme, que ce n’est pas pour faire outrage à notre nature, mais par amour, par sollicitude pour nous, que Dieu nous a donné la loi. Voici qui va vous apprendre que cette loi nous a été donnée pour nous servir d’auxiliaire : écoutez Isaïe : Il nous a donné la loi pour nous servir de secours. (Is. 8,20) Celui qui déteste ne porte pas de secours. Autre passage du prophète s’écriant : Votre parole est une lanterne pour mes pieds, une lumière qui éclaire mes sentiers. (Ps. 118,105) Celui qui déteste ne porte pas la lanterne qui dissipe les ténèbres ; il ne conduit pas, avec une lumière, le voyageur errant. Écoutez maintenant Salomon : Le précepte de la loi c’est une lanterne, c’est la lumière et la vie, et le redressement, et l’enseignement. (Prov. 6,23) Voyez-vous que ce n’est plus seulement un secours ni une lanterne, mais de plus, et la lumière, et la vie ? Or, je ne vois pas là les preuves de la haine, la volonté de vous perdre, mais une main qui vous est tendue pour vous relever. Aussi, lorsque Paul s’emporte contre les Juifs, en leur montrant l’utilité de la loi, il leur dit, pour leur prouver que la loi ne nous est pas imposée comme un fardeau, qu’au contraire elle nous ranime : Mais vous, qui portez le nom de Juifs, qui vous glorifiez des faveurs de la loi. (Rom. 2,17) Voyez-vous que ce n’est pas pour nous imposer un fardeau, mais pour nous ranimer que Dieu a donné la loi?. Voulez-vous comprendre maintenant que Dieu l’a donnée aussi, afin de nous faire honneur ? Nos preuves, jusqu’à présent, suffisaient pour montrer l’honneur qui nous a été fait, le soin que Dieu a pris de nous. Mais cela même, je veux le démontrer encore, par d’autres témoignages : Jérusalem, loue le Seigneur ; Sion, loue ton Dieu, car il a fortifié les serrures de tes portes, et il a béni tes enfants, au milieu de toi ; il a établi la paix, sur tes frontières, et il te rassasie du meilleur froment. (Ps. 147,12-14) Ensuite, après avoir rappelé les bienfaits qu’il nous a procurés par d’autres créatures, il y joint ce principal bienfait, plus considérable que tous les autres, il dit : Il annonce sa parole à. ses jugements et ses ordonnances à Israël, il n’a point traité de la sorte toutes les autres nations et il ne leur a point manifesté ses préceptes. (Id. 19,20) Voyez quelle énumération de bienfaits ! La sécurité de la ville : Car il a fortifié, dit-il, les serrures de tes portes : les guerres écartées : Il a établi, dit-il, la paix sur tes frontières : l’abondance des vivres : Et il te rassasie du meilleur froment. Cependant il déclare que le présent qu’il fait de la loi, est le plus précieux de tous. Car, la sécurité, la paix, le bonheur de voir écarter la guerre, l’abondance heureuse des enfants, la fécondité des fruits de la terre, sont des biens beaucoup moins précieux, que d’avoir reçu la loi en présent ; que d’avoir appris les jugements du Seigneur ; et pour cette raison, le Prophète réserve ce don comme le dernier, après tant d’autres, et il ajoute : Il n’a point traité de la sorte toutes les autres nations. De la sorte, qu’est-ce que cela veut dire ? Certes, la fécondité, l’abondance de la terre, les autres biens énumérés, ont été souvent le partage d’un grand nombre d’hommes, mais, dit le Prophète, je ne parle pas de ces biens-là, je parle de la loi, et Dieu, à cet égard, n’a pas agi de même avec toutes les autres nations ; voilà pourquoi il ajoute : Et il ne leur a point manifesté ses préceptes. Vous voyez que de tous les biens énumérés, le plus précieux, c’est la loi.
2. Ce que Jérémie, à son tour, a manifesté quand il pleurait sur les tribus captives ; il disait : Pourquoi es-tu sur la terre des ennemis ? Tu as délaissé la source de la sagesse. (Bar. 3,10, 12) C’est la loi, qu’il appelle ainsi, Comme une source envoie de tous côtés, un grand nombre de ruisseaux, ainsi la loi verse de tous côtés, un grand nombre de préceptes, qui arrosent notre âme. Jérémie, montrant ensuite le principal honneur à nous conféré par la loi, disait : Cette sagesse n’a pas été entendue dans Chanaan ; elle n’a pas été vue dans Tehoeman, et les fils d’Agar, ces marchands et ces faiseurs de recherches, n’ont pas trouvé sa voie, et ils ne se sont pas souvenus de ses sentiers. (Id. 22, 23) Et, pour démontrer que cette loi est spirituelle et divine : Qui est monté, dit-il,