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abondants. Elles nous mériteront également la grâce du Seigneur, par l’ineffable bonté ; de Dieu le Fils, à qui soient, avec, le Père et l’Esprit Saint, la gloire, l’empire et l’honneur, maintenant, et dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

SEPTIÈME HOMÉLIE.


Et Dieu dit : « Que les eaux produisent des animaux vivants qui nagent dans l’eau, et, des oiseaux qui volent sur la terre, sous le firmament du ciel, et il fut fait ainsi. » Dieu créa donc les grands poissons, et tous les animaux qui ont la vie et le mouvement, que les eaux produisirent, chacune selon leur espèce (Gen. 1,20-21)

ANALYSE.

  • 1. L’orateur regrette la véhémence de ses précédents reproches, et annonce qu’il tiendra aujourd’hui un langage plus doux. – 2. Il exhorte de nouveau ses auditeurs à ne plus fréquenter le cirque, et à cause du tort qu’ils se font à eux-mêmes, et surtout du scandale qu’ils donnent aux Juifs et aux païens. – Il prend de là occasion de parler du scandale et de montrer quelle est la grièveté de ce péché. – 3. Il passe ensuite à l’explication du verset vingtième et vingt-unième de la Genèse, et décrit la puissance et l’efficacité de la parole divine dans la création des poissons et des oiseaux. – 4. Il fait aussi observer que l’Esprit-Saint a eu pour but, dans le récit si détaillé de toute la création, d’empêcher les hommes de tomber dans l’idolâtrie. – 5. La bénédiction que Dieu donne aux poissons et aux oiseaux, amène l’orateur à glorifier la bonté et la puissance du Seigneur. – L’œuvre du cinquième jour étant ainsi terminée, il explique la création des animaux terrestres, et prouve quelles en sont, à notre égard, la convenance et l’utilité. – 6 et 7. Au moment d’aborder la création de l’homme, il s’interrompt pour ne pas trop allonger son discours et termine par quelques réflexions morales sur la folie de l’idolâtrie, à laquelle il oppose l’heureuse influence d’une vie pieuse et chrétienne.


1. J’adressai hier de vifs reproches à ceux qui avaient assisté aux courses de l’hippodrome, et je leur ai exposé la grandeur du dommage qu’ils avaient éprouvé. Et en effet , ils ont dissipé le trésor spirituel qu’ils avaient amassé par le jeûne, en sorte que de riches ils sont tombés soudain dans une extrême indigence. Mais je veux aujourd’hui employer un remède plus doux, et panser les plaies de leur âme, comme je panserais mes propres blessures. Hier, je l’avoue, j’appliquai un remède violent, non certes pour vous contrister et augmenter votre douleur, mais afin de pénétrer jusqu’au vif de – l’ulcère par la violence du remède. C’est ainsi qu’agissent les médecins et les pères. Les premiers font usage d’un onguent énergique pour forcer la tumeur à s’ouvrir, et ils la traitent ensuite par des pommades adoucissantes. Et les seconds également, lorsqu’ils voient leurs enfants tomber en des fautes graves, les corrigent d’abord sévèrement, et puis leur adressent de tendres reproches et de douces exhortations. Et moi aussi, parce que hier je vous parlai avec force et véhémence, je ne vous tiendrai aujourd’hui qu’un langage plein de douceur, car je vous considère comme une partie de moi-même. Je me sens donc porté à vous parler avec d’autant plus de franchise que j’ai un plus grand désir de votre salut. Eh ! quel est mon trésor spirituel, si ce n’est votre avancement dans la piété ? C’est pourquoi je suis heureux, lorsque je vous vois riches en vertus, et attentifs à éviter tout ce qui pourrait nuire à vos âmes. Mais aussi quand je vois que vous succombez au péché, et que vous vous laissez séduire par les illusions du démon, je m’afflige profondément, et la confusion couvre mon visage, car je m’applique ce mot de l’Apôtre : Nous vivons maintenant, si vous demeurez fermes dans le Seigneur. (1 Thes. 3, 8)
Agissez donc en hommes parfaits et remplis