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parce que j’ai eu faim, et que vous m’avez donné à manger. (Mt. 25,34) Dès lors, comment celui qui aura traité honorablement ceux qui souffrent pour Dieu et qui sont décorés de la prêtrise, comment celui-là n’obtiendrait-il pas une récompense, je ne dis pas égale à ce qu’il aura fait, mais bien supérieure, car le bon Dieu est assez riche pour rester toujours au-dessus de ce que nous pouvons faire ? Ainsi donc, prenons garde de nous montrer pires que ces infidèles qui dans leur zèle pour l’erreur témoignent tant de déférence aux ministres des idoles : au contraire, que nos hommages surpassent ceux des idolâtres autant que la vérité est au-dessus de l’erreur, et les prêtres de Dieu au-dessus des prêtres des idoles, si nous voulons que le ciel nous dédommage au centuple. Je continue : Jacob s’établit en Égypte : ils prospérèrent et se multiplièrent beaucoup. C’est l’exécution de la promesse que Dieu avait faite à Jacob : Je t’y rendrai le chef d’un grand peuple. Et Jacob vécut encore dix-sept ans. Et les jours de Jacob firent un nombre de cent quarante-sept ans. (Id. 20) Si Dieu lui accorda ce surcroît considérable de jours, c’est afin que, avant de mourir, il recueillît une consolation suffisante des infortunes qu’il avait endurées durant toute son existence.
Mais, si vous le voulez, afin de ne pas encombrer votre mémoire, nous réserverons pour demain, ce qu’il nous reste à dire, et nous terminerons ici ce discours, après avoir exhorté vos charités à prêter une exacte attention à nos paroles, à en conserver un souvenir durable, à les repasser continuellement en esprit, à se représenter la patience de ces justes, leur longanimité, la foi qu’ils montraient à l’égard des promesses de Dieu, sans se laisser troubler par les accidents qui pouvaient survenir ensuite, la résignation avec laquelle, confiants dans la puissance de Celui qui leur avait donné sa parole, ils enduraient toutes les épreuves, et en sortaient à leur gloire. Par exemple, ce juste qui avait pleuré durant tant d’années la mort de Joseph, ce même juste le vit souverain maître de l’Égypte : et cet admirable Joseph, après avoir passé par la servitude, la captivité et tant d’autres infortunes, Joseph fut investi d’un pouvoir absolu sur tout le pays. Que si nous voulions passer en revue toutes les histoires qui sont racontées dans l’Écriture, nous trouverions que tous les hommes vertueux ont marché par la voie des tentations, et que c’est par là qu’ils ont pu attirer sur eux en abondance les grâces d’en haut. Par conséquent, si nous voulons, nous aussi, mériter la bienveillance divine, ne perdons point courage dans les tentations, endurons sans nous plaindre tous les accidents. Mais plutôt, soutenus par la foi, réjouissons-nous, soyons heureux, dans la persuasion que le meilleur moyen, pour nous, d’obtenir l’appui de la Providence, c’est de nous appliquer à rendre grâces de tout ce qui nous arrive. – Puissions-nous tous, après avoir passé dans la vertu ta vie présente, être admis au partage des biens futurs, par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, avec qui gloire, puissance, honneur au Père et au Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.