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homme, et mette en liberté votre frère et Benjamin ! Pour moi, je reste sans enfant. (Id. 14) Voyez-vous comment éclate son inexprimable affection pour Joseph ? N’allez pas croire en effet qu’il songe à Benjamin ou à Siméon, lorsqu’il dit : Pour moi je reste sans enfant, car il dit plus haut : Que Dieu vous fasse trouver grâce, et mette en liberté votre frère et Benjamin ! – Il veut dire : quand bien même ces deux-là seraient sauvés, je n’en resterais pas moins sans enfant. Observez comme il est tout entier à l’amour de Joseph. Entouré d’un groupe si nombreux de fils, il se croyait pourtant sans enfants, parce qu’il était privé de Joseph. Les fils de Jacob alors ayant pris les présents, la double somme d’argent et Benjamin, partirent pour l’Égypte et parurent devant Joseph. (Id. 15) Joseph les vit ainsi que Benjamin son frère. (Id. 16) – Ses vœux sont comblés : il voit son bien-aimé, le succès a couronné ses efforts. Et il dit à l’intendant de sa maison Conduis ces hommes dans la maison et égorge des victimes : car ces hommes mangeront avec moi. Mais se voyant introduits dans la maison de Joseph, ils dirent : C’est à cause de l’argent qui est revenu dans nos sacs la première fois, que l’on nous emmène : c’est afin de nous dénoncer, de nous accuser, de nous prendre avec nos ânes, et de nous réduire en servitude. (Id. 18) Joseph prenait toutes les dispositions les plus propres à leur attester sa bienveillance : néanmoins ils sont dans les angoisses, ils redoutent d’être punis à cause de cet argent, comme s’ils étaient coupables en cela. Ils s’approchent donc de l’intendant de la maison et lui exposent la raison de leur inquiétude : ils lui racontent comment ils ont trouvé l’argent dans leurs sacs, et ils ajoutent : À cause de cela nous apportons aujourd’hui le double de l’argent, afin de payer notre dette précédente, et d’acheter des vivres. (Id. 22)
5. Remarquez à quel point l’infortune a corrigé et adouci leur caractère : L’intendant leur répondit : Ayez l’esprit en repos, ne craignez point : votre Dieu, le Dieu de votre père vous a donné des trésors dans vos sacs : quant à votre argent, il est bon, et entre mes mains. (Id. 23) Point de crainte, soyez sans inquiétude. Personne d’entre vous ne sera accusé pour ce motif : l’argent nous a été compté : croyez donc que cela vous vient de Dieu, que c’est Dieu qui a mis des trésors dans vos sacs. – Ayant dit ces mots, il fit sortir Siméon, il apporta de l’eau pour laver leurs pieds, et donna à manger à leurs ânes. (Id. 24) – Ainsi la prière de leur père les faisait réussir en toute chose tout arrivait selon la prière qu’il avait adressée au ciel en disant : Que le Dieu de mon père vous fasse trouver grâce ! même avant que Joseph fût présent, l’homme à qui était confié le soin de sa maison prodiguait aux nouveaux venus les marques de bienveillance. Ils préparèrent les présents pour Joseph. (Id. 25)