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comprenne que le gain le plus grand, c’est le service dit prochain ; en sorte que chacun, instruit à la vertu, puisse échapper à la tentation du vice, et que, choisissant la vertu, il obtienne l’assistance d’en haut. Que chacun de vous en soit favorisé, par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, auquel soient, avec le Père et le Saint-Esprit, gloire, puissance, honneur, maintenant, et toujours, et aux siècles des siècles. Ainsi soit il.

SOIXANTIÈME HOMÉLIE.


« Et il y établit un autel, et il donna à ce lieu le nom de Béthèl ; car c’est là que Dieu lui était apparu, lorsqu’il fuyait de devant son frère Esaü. » (Gen. 35,7)

ANALYSE.

  • 1. Explication des versets 7-13 du chapitre XXXV. —2. Explication des versets 14-27. —3. Exhortation morale à la mortification de la chair, au sacrifice spirituel de soi-même ; à la vigilance et à l’examen de conscience.


1. Aujourd’hui, s’il vous plaît, nous allons reprendre la suite de notre dernier discours, et faire l’instruction en continuant d’expliquer le même texte. Car aujourd’hui encore l’histoire de Jacob peut nous enseigner combien était grande la bienveillance de Dieu envers lui, et comment il l’affermit de nouveau par ses promesses, pour le récompenser de sa vertu. L’Écriture après nous avoir raconté dans les versets précédents, comment sur l’ordre de Dieu, quitta Sécime à cause des crimes que ses fils y avaient commis et se rendit à Luzan, ajoute : Et il y bâtit un autel, et il donna à ce lieu le nom de Béthel ; car c’est là que Dieu lui était apparu, lorsqu’il fuyait de devant son frère Esaü. Après avoir donné un tel ordre à ce juste, et l’avoir délivré de la crainte, dont il avait été saisi à cause du massacre des Sécimites, Dieu, dit l’Écriture, frappa de terreur les habitants de ces villes, et les empêcha de le poursuivre. Voyez quelle est la providence de Dieu, avec quelle sollicitude il veille sur Jacob. Il remplit de terreur, dit l’Écriture, les esprits de ceux qui habitaient les villes voisines, et les empêcha de le poursuivre : car ils voulaient sans doute venger les Sécimites. Mais comme le sang avait été répandu malgré la volonté de ce juste, et que Siméon et Lévi avaient commis ce crime pour venger l’outrage fait à leur sœur, non seulement il le délivre lui et ses fils de la crainte qui les agitait, mais il arrête encore l’impétuosité des peuples voisins en semant la terreur parmi eux. Sentez-vous combien il importe de jouir de l’assistance divine ? Lorsque Dieu a de la bienveillance pour nous, il éloigne de notre âme toute affliction. Car s’il a rendu le courage à ce juste, il a glacé d’effroi ses ennemis. Comme il est le souverain Maître, il dirige les événements à son gré, et il fait éclater dans toute chose sa sagesse et sa toute-puissance. Il n’est rien de plus fort que l’homme qui a su obtenir l’aide de Dieu, comme aussi il n’est rien de plus faible que celui qui en est privé. Voyez ce juste, ses auxiliaires sont faciles à compter et très-peu nombreux, mais il est protégé par la main de Dieu, et il a repris confiance et il a échappé au complot tramé contre lui ; ceux-là au contraire,