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présente ne pourra nous désoler, quelque désolant qu’il paraisse. Car telle est l’immensité de la puissance de Dieu, qu’il change, quand il le veut, les souffrances en plaisirs. Ainsi Paul, dans ses tribulations, se réjouissait et se glorifiait soulevé vers le ciel par l’attente des récompenses qui lui étaient réservées. (Rom. 5,2-3) C’est pour cela que le prophète aussi disait : Dans la tribulation, vous avez dilaté mon cœur (Ps. 4, 2) ; nous apprenant par là que, dans la tribulation même, Dieu l’a fait jouir de consolation et d’assurance. Puis donc que nous avons un tel Maître, si puissant et si habile, si sage et si bon, manifestons ses œuvres et faisons grande estime de la vertu, afin d’obtenir les biens temporels et les biens futurs, parla grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, avec lequel soient, au Père, gloire et puissance, avec le Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

CINQUANTE-HUITIÈME HOMÉLIE


« Et Jacob levant les yeux, vit le camp de Dieu ; et les anges de Dieu se présentèrent à sa rencontre ; Jacob les ayant vus dit : C’est là le camp de Dieu ; et il appela cet endroit le camp. » (Gen. 32,1-2)

ANALYSE.

  • 1. Explication des versets 1-12 du chap. XXXII. – 2. Explication des versets 13-28. Jacob prie Dieu d’accomplir ces promesses ; il lutte avec un ange : son nain est changé en celui d’Israël ; pourquoi les Anges se montrent sous une forme humaine. —3. Continuation de l’explication du texte jusqu’au verset 4 du chap. XXXIII. L’incarnation est révélée. Monuments des bienfaits de Dieu dans l’Écriture. – 4. Explication des versets 5-17. Jacob triomphe de son frère par son humilité. – C’est une grande vertu que de se concilier ses ennemis ; que la douceur a pour cela une grande efficacité.


1. Je sais que vous avez été fatigués hier parce due mon discours s’est beaucoup prolongé ; mais, ayez confiance, votre fatigue n’est pas inutile, car elle a eu lieu dans le Seigneur, près de qui la moindre peine est payée d’une grande récompense : si le corps s’est fatigué, l’âme a été fortifiée. Ainsi moi-même, voyant l’ardeur de votre zèle et votre désir d’entendre, de nouveau éveillé, je veux resserrer mon enseignement, mais non le terminer avant d’en avoir atteint le terme, sachant bien que c’est le plus sûr moyen de vous être agréable. Car l’étendue de mon enseignement a fait voir combien est avide et insatiable votre désir d’entendre la parole sainte ; d’ailleurs mon ardeur à vous instruire s’accroît aussi, lorsque je vois chaque jour s’accroître votre empressement. Revenons donc aujourd’hui reprendre, dans la mesure de nos forces, la suite du sujet traité hier ; donnons à votre charité son aliment ordinaire, et voyons comment, après le départ de Laban, Jacob continue son voyage. Car rien n’est oiseux de ce que contient la divine Écriture ; mais toutes les actions des justes recèlent une grande utilité pour nous. En effet, puisque sans cesse le Maître de l’univers était présent pour les assister, qu’il allégeait pour eux les fatigues du voyage, le simple récit de ce voyage peut nous fournir un ample profit.
Laban étant parti pour retourner dans sa demeure, Jacob poursuivit son chemin et, levant les yeux, il vit le camp de