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encore de notre incrédulité ? Les faits eux-mêmes ne parlent-ils pas assez haut ? Et quand le Christ nous invite à ne rien lui demander de ces biens fragiles, qui n’ont qu’un temps, quand il nous prescrit de lui demander les biens impérissables, nous résistons à ses conseils. Ce qu’il ne veut pas que nous recherchions est l’objet de notre recherche ; et ce qu’il nous dit de demander, c’est justement ce que nous ne demandons pas. Et en suivant cette conduite, par notre lâcheté, par notre indolence, nous irritons le Dieu de douceur et d’amour ; et, en même temps, nous oublions les fautes que nous commettons chaque jour ; et, s’il s’indigne, nous demandons pourquoi, pourquoi il nous méprise, pourquoi il nous laisse tomber en diverses tentations ; et jamais nous ne pensons à la grandeur de nos fautes ; et nous sommes les premiers à nous tromper nous-mêmes. Aussi, je vous en conjure, brisons tous ces obstacles, cessons de rien mettre au-dessus de notre salut. En effet, Que sert-il à l’homme de gagner le monde tout entier et de perdre son âme ? (Mt. 16,26) Ces richesses superflues, vidons-les dans les mains des pauvres ; montrons en toutes choses l’ardeur de notre zèle pour la sagesse ; méprisons la vaine gloire ; foulons aux pieds le faste qui séduit les hommes ; montrons, les uns envers les autres, le zèle ardent d’une charité réciproque ; rendons-nous dignes et des biens présents et des biens à venir, parla grâce et par la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartient, comme au Père, comme au Saint-Esprit, la gloire, l’empire, l’honneur, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.