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une tranquillité non interrompue, leur dit : Tout emportement (c’est-à-dire quelle que soit la cause qui vous émeuve) et toute colère, et toute espèce de cri doit disparaître parmi vous. Ensuite, comme il veut dessécher la racine de ce mal, en prévenir le triste fruit, il dit : ainsi que toute malice. Car celui qui ne connaît pas la colère, est toujours dans un port, à l’abri des flots de ce monde, et il ne craint ni tempête, ni naufrage ; il navigue sur une onde tranquille ; il séjourne dans un port paisible ; pour lui, la vie présente se passe loin de tout ce qui bouleverse et trouble les cœurs ; et, de plus, il s’assure, par tous les moyens, lesbiens immortels, les trésors ineffables. Puissions-nous tous les obtenir, par la grâce et par la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartient, comme au Père, comme au Saint-Esprit, la gloire, l’honneur, l’empire, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

CINQUANTE-QUATRIÈME HOMÉLIE.


« Rébecca appela son plus jeune fils et lui dit. » (Gen. 27,42)

ANALYSE.

  • 1. Du secours de la grâce divine : La conscience est un maître suffisant. Les avis des Docteurs sont le complément de la lecture des saints livres. – 2. saint Chrysostome recherche l’utilité de ses auditeurs et non leurs applaudissements. L’homicide prend racine dans l’envie. Versets 42-46 du chapitre XXVIIᵉ – 3. Explications des versets 1-11 du XXVIII chapitre. Fin de Jacob en Mésopotamie. – 4. Explication des versets 12-19. Comment Dieu exerce les justes à l’obéissance. – 5. Versets 20-22. Épilogue moral.


1. Avez-vous bien compris, hier, la parfaite sagesse du publicain, et la miséricorde ineffable du Seigneur, et l’excès de la stupidité des Juifs ? Avez-vous bien compris la leçon que nous donne à tous, la prompte obéissance du bienheureux Matthieu, et sa conversion, qui en fait un homme tout nouveau, parce que c’est dans notre volonté, après l’action de la grâce d’en haut, que résident nos vertus et nos vices ; parce que l’ardeur de notre zèle peut nous élever au plus haut faîte de la vertu, et parce qu’au contraire notre engourdissement nous laisse tomber clans les précipices. En effet, ce qui nous distingue des êtres sans raison, c’est que nous avons reçu de la bonté de Dieu, la raison comme un glorieux privilège, c’est due nous possédons naturellement la connaissance du bien et du mal. Donc, que personne ne prétexte de son ignorance pour négliger la vertu ; qu’aucun de vous ne prétexte qu’il manque de guide pour lui montrer le chemin ; nous avons tous un maître qui suffit, c’est h conscience, et nul n’est privé de ce secours. En même temps que l’homme fut formé, le discernement des actions lui a été donné, afin de le mettre à même de faire voir, dans la vie présente, la sagesse qu’il porte en lui, afin que s’exerçant comme dans une palestre, aux travaux de la vertu, il puisse conquérir les récompenses que la vertu mérite ; et après quelques courtes fatigues, mériter les couronnes impérissables ; et, après avoir embrassé la vertu dans la durée qui passe, jouir des biens éternels, dans la durée infinie des siècles. Instruits