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le gonflement du ventre montrât la conception. Et, voyez foule l’adresse de Gabriel. En effet) il ne lui rappelle ni Sara, ni Rébecca, ni Rachel. Par quelle raison et dans quelle intention ? Ces femmes aussi furent stériles jusque dans leur vieillesse, et un grand miracle s’est accompli en elles. Mais tous ces récits étaient de vieilles histoires, et L’ange lui parle d’un événement récent, pour mieux assurer sa foi.
Mais il nous faut revenir au sujet de notre discours, et montrer la vertu de l’homme juste, et vous apprendre comment ses prières ont fait cesser la stérilité de Rébecca, ont brisé les liens de la nature. Isaac, dit le texte, pria le Seigneur pour sa femme Rébecca, parce qu’elle était stérile, et le Seigneur l’exauça. N’allez pas croire, parce que le texte met tout de suite, l’effet après la cause, qu’il ait tout de suite obtenu ce qu’il désirait, avec tarit d’ardeur. Vingt ans de prière persévérante, vingt ans, et ce ne fut qu’alors qu’il obtint ce qu’il demandait. Et comment le savons-nous ? Qui nous le prouvera ? Le soin que nous prendrons de parcourir la suite de la divine Écriture. En effet, le temps ne nous a pas été caché ; l’Écriture nous l’a indiqué, à mois couverts sans doute, mais de manière pourtant à provoquer notre désir, à nous pousser, à nous exciter à faire cette recherche, comme il convient. Car, de même qu’elle nous a appris l’âge d’Isaac, quand il épousa Rébecca, de même, aussi, nous montre-t-elle ce que nous voulons savoir. Isaac avait quarante ans, quand il épousa Rébecca, fille de Bathuel le syrien. Vous savez exactement le temps. Ensuite l’Écriture dit : Isaac pria le Seigneur pour sa femme, parce qu’elle était stérile. Et, après ces mots, pour nous faire savoir le nombre des années que nous cherchons, elle nous marque l’âge d’Isaac, quand Rébecca lui donna ses fils. En effet, dit le texte : Isaac avait soixante ans, lorsque Rébecca le mit au monde. (Id. 26) Si donc, il avait quarante ans, quand il l’épousa, et soixante, quand elle lui donna ses enfants, il est manifeste qu’il persévéra pendant vingt ans à prier Dieu et qu’il rendit ainsi propre à l’enfantement celle qui était frappée de stérilité. Avez-vous bien compris la force de la prière ; comme elle triomphe de la nature ? Imitons-le tous ; et nous aussi, soyons assidus dans nos prières. Soyons sages, et soyons humbles. Écoutons l’avertissement de Paul, qui nous dit : Levons des mains pures, sans colère et sans contention. (1Tim. 2,8) Appliquons-nous toujours à nous affranchir des passions qui nous troublent, afin que notre âme soit dans la tranquillité, surtout pendant le temps de la prière, lorsque nous avons tant besoin de la bonté de Dieu. Car, s’il nous voit prier conformément aux lois qu’il nous impose, il se hâtera de nous accorder toutes les largesses de ses dons. Puissions-nous les obtenir, par la grâce et par la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartient, comme au Père, comme au Saint-Esprit, la gloire, l’honneur, l’empire, maintenant et toujours ; et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.