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il m’a dit : Le Seigneur Dieu, devant lequel je marche, enverra son ange avec vous, et vous conduira dans votre chemin, afin que vous preniez, pour épouse de mon fils, une femme de ma parenté, et de la maison de mon père. (Id. 39, 40) Que si la femme ne consent pas à partir avec vous, Alors vous ne serez plus obligé à votre serment. (Id. 41) Donc, voilà les ordres que m’a donnés mon seigneur ; voilà la provision de prières qu’il m’a donnée, pour mon, voyage. Et moi, fort de ses prières, quand je suis arrivé auprès de la fontaine, j’ai prononcé ces paroles, et j’ai dit : Seigneur, Dieu d’Abraham, mon seigneur, si c’est vous qui m’avez conduit dans le chemin où j’ai marché jusqu’à présent, me voici près de cette fontaine. Que la fille donc qui sera sortie pour puiser de l’eau, à qui je dirai : donnez-moi un peu de l’eau que vous portez dans votre vase, et qui répondra buvez et je vais en puiser aussi pour vos chameaux, soit celle que vous avez préparée pour votre serviteur Isaac. Et en cela je connaîtrai que vous avez fait miséricorde â mon seigneur Abraham. (Id. 42, 43, 44) Voilà donc la prière, dit-il, qu’en moi-même j’ai adressée à Dieu, et je ne l’avais pas encore achevée, que déjà mes paroles étaient devenues la réalité. Car, avant que f eusse fui de parler, voici que Rébecca est sortie, son vase d’eau sur l’épaule, et ; je lui ai dit : donnez-moi à boire, et elle s’est empressée d’abaisser son vase, et elle m’a dit : buvez et j’abreuverai vos chameaux. (Id. 45) Et quand je voyais se manifester, avec évidence, l’œuvre de Dieu, je lui demandai de qui elle était fille ; ses paroles m’ayant appris que je n’étais pas venu vers des étrangers, mais auprès de Nachor, frère de mon seigneur, j’ai eu confiance : Je lui ai mis ces pendants d’oreilles et ces bracelets ; et, satisfait de ce que, je voyais, j’ai adoré et béni le Seigneur, le Dieu de mon seigneur Abraham, qui m’a conduit heureusement, de manière à prendre la fille du frère de mon seigneur. (Id. 47, 48) Il est manifeste que, ces choses ont été disposées par Dieu ; les prières de mon maître sont arrivées jusqu’à lui : Pour vous, maintenant, si vous faites ce qui dépend de vous, faites miséricorde et justice à mon seigneur ; sinon, dites-le-moi. (Id. 49) C’est-à-dire, dites-moi, dit-il, oui, clairement, afin que je sache ce que j’ai à faire ; si c’est non, dites-le-moi, afin que je me dirige ailleurs, et que Je me tourne soit à droite soit à gauche. Alors, comme c’était Dieu qui favorisait toute cette affaire, à cause des prières du patriarche, le père et le frère de la jeune fille lui disent : C’est Dieu qui parle en cette rencontre, nous ne pouvons vous contredire, soit en mal, soit en bien. (Id. 50) Votre récit nous fait assez comprendre que tout cela est l’œuvre de la divine sagesse. Donc, ne croyez pas que nous veuillons nous opposer à ce que Dieu approuve. Car, nous ne pouvons pas faire cela : Voici que nous mettons la jeune fille entre vos mains ; prenez-la et partez. Elle sera l’épouse du fils de votre seigneur, comme a dit le Seigneur.

6. Avez-vous bien vu comment on s’attachait autrefois à choisir des épouses pour ses fils ; comment, au lieu de la fortune, on recherchait la noblesse de l’âme. Nulle trace de contrat, nulle trace de conventions écrites, et de toutes ces choses ridicules qui se font chez nous, aujourd’hui, et de ces conditions qui s’enregistrent sur les parchemins. Si, dit l’un, elle meurt sans enfants ; si ceci, si cela arrive ? Allons donc ! autrefois, rien de tel. Leur magnifique contrat, leur sûreté infaillible, c’était la vertu de la jeune fille ; et, nulle part, de cymbales et de chœurs de danse. Pour que vous le sachiez bien, vous allez voir comment la jeune fille est menée à son fiancé. Le serviteur d’Abraham, dit le texte, ayant entendu ces paroles du père et du frère, adora Dieu en s’inclinant jusque sur la terre. (Id. 52) Voyez, à chaque, instant, à chaque chose qui arrive, des actions de grâces au Seigneur de toutes les créatures. C’était lui, en effet, qui selon la parole du patriarche, envoyait son ange devant le serviteur, qui disposait tout pour la réussite. Enfin n’ayons plus à douter du complet succès de sa mission : Il tira, dit le texte, des vases d’or et d’argent, et un vêtement qu’il donna à Rébecca. (Id. 53) Dès ce moment il la traite avec des égards pleins de confiance ; elle est déjà, en paroles, fiancée à Isaac. Il offre des présents à son frère et à sa mère ; et, quand il voit que l’affaire est terminée, qu’il a rempli la mission reçue de son maître, c’est alors seulement, enfin, qu’il consent à se reposer. Ils firent ensuite le festin, dit le texte, et ils burent ensemble, lui et les hommes qui étaient avec lui, et ils dormirent ; et le lendemain, s’étant levé de bon matin, il dit : congédiez-moi pour que j’aille retrouver mon seigneur. Puisque tout m’a réussi, dit-il, et que je