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la jeune fille, pénétrée d’une grande joie, courut, dit le texte. Voyez comme chaque mot de l’Écriture nous montre l’empressement de l’hospitalité : la course de la jeune fille, ses, paroles, sa douceur. En effet, dit le texte : Elle courut à la maison de sa mère, et alla dire à ses parents, tout ce qu’elle avait entendu de la bouche du serviteur. (Id. 28) Et Laban, dit le texte, courut, pour aller trouver l’homme près de la fontaine. (Id. 29) Voyez comment, ici encore, la course de Laban montre son empressement. Et, quand il vit l’homme qui se tenait auprès de la fontaine, avec ses chameaux, il lui dit : Entrez, béni soit le Seigneur ! pourquoi êtes-vous resté dehors ? j’ai préparé la maison, et un lieu pour vos chameaux. (Id. 30, 31) Voyez, ici encore, cet homme qui bénit, Dieu à l’arrivée d’un voyageur. Voyez comme, avant d’accomplir Pieuvre de l’hospitalité, il se sert de paroles pressantes : Venez, dit-il, entrez, déjà, en effet, j’ai préparé la maison et un lieu pour vos chameaux. Et ensuite, quand il est entré, le texte dit : Il déchargea ses chameaux, leur donna de la paille et du foin, et fit laver les pieds de cet homme. (Id. 32)
5. Voyez comme ces peuples, encore en proie à l’erreur, pratiquaient avec soin l’hospitalité. Et il fit laver les pieds de cet homme, et les pieds des hommes qui étaient venus avec lui ; et il leur servit des pains pour manger. (Id. 33) Mais, attention ici, je vous en prie ; considérez la grande sagesse du serviteur. En effet, que dit-il ? Je ne mangerai point jusqu’à ce que je vous aie proposé ce que j’ai à vous dire. Vous, dit-il, vous avez rempli vos devoirs ; mais moi, je ne veux pas penser à prendre du repos avant de vous avoir appris pourquoi j’ai fait un si grand voyage ; pourquoi je suis venu du pays des Chananéens ici ; comment j’ai été con duit dans votre maison ; et, quand vous saurez tout, vous pourrez alors montrer tout votre bon, vouloir envers mon seigneur, et il commence son récit : Je suis serviteur d’Abraham ; le Seigneur a comblé mon seigneur de ses bénédictions, et il lui a donné des brebis, des veaux, de l’or et de l’argent, des serviteurs et des servantes, et des chameaux, et des ânes. Et Sara, l’épouse de mon seigneur ; a donné un fils à mon seigneur dans sa vieillesse ; et il lui a donné tout ce qu’il avait. (Id. 34, 33, 36) Voyez l’exactitude avec laquelle il dit tout. Je suis, dit-il, serviteur, de cet Abraham que vous connaissez. Apprenez donc toutes les bénédictions dont l’a comblé le Seigneur de toutes les créatures, qui l’a rendu puissamment riche. Ensuite, il lui montre en quoi consiste celte opulence, et il dit : Des brebis, des veaux, de l’argent et de l’or, des serviteurs et des servantes, des chameaux et des ânes.
Écoutez, riches, qui achetez tant, et oui achetez, chaque jour, tant de domaines, et qui construisez des bains, des promenades et de splendides demeures. Voyez-vous en quoi consistaient les richesses de l’homme juste ? De champ, nulle part ; de maison, nulle part ; point de vaine somptuosité : Des brebis, des veaux, des chameaux et des ânes, des serviteurs et des servantes. Et, pour que vous sachiez bien d’où lui venait cette multitude de serviteurs, l’Écriture dit, dans un autre endroit, qu’ils étaient nés à la maison, tous. (Gen. 17,23) Eh bien donc, mon seigneur, le maître de tant de richesses, et qui jouit à un si haut degré de la grâce divine, étant devenu vieux, a eu de Sara un fils ; et ce fils unique ; il le fait héritier, dès ce moment, de tous ses biens, et il lui a donné tout ce qu’il avait. Ensuite, après avoir raconté la gloire de son seigneur, et la naissance d’Isaac, il fait connaître, en outre, la commission qu’il a reçue pour aller à Charran : Et il m’a fait jurer, dit-il, en me disant ; vous ne prendrez, pour mon fils Isaac, aucune des filles des Chananéens dans le pays desquels j’habite ; mais vous irez dans la maison de mon père, et vous prendrez, parmi ceux de ma parenté, une épouse pour mon fils. (Id. 37, 38) Voilà les ordres qu’il m’a donnés ; quant à moi, prévoyant quelque difficulté dans l’affaire, je demandais à mon Seigneur : mais si la femme ne voulait pas venir avec moi ? Et