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justifiés, mais ceux qui la pratiquent. (Rom. 2,13) En effet, quelle utilité d’entendre chaque jour la loi, et d’en négliger les œuvres ? C’est pourquoi, je vous en prie, hâtons-nous de pratiquer les bonnes œuvres ; impossible autrement d’obtenir le salut ; pratiquons-les, afin d’expier nos péchés, afin de mériter la clémence du Seigneur, parla grâce, parla miséricorde, par les mérites de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartient, comme au Père, et à l’Esprit saint et vivifiant, la gloire, maintenant, et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

QUARANTE-HUITIÈME HOMÉLIE.


Les fils de Chet répondirent à Abraham, et lui dirent « Vous êtes parmi nous un roi qui nous vient de Dieu ; enterrez dans nos plus beaux sépulcres, la personne qui vous est morte. » (Gen. 23,5-6)

ANALYSE.

  • 1-5. Les richesses ne doivent pas servir à se procurer des superfluités. – 6. Histoire de Rébecca poursuivie jusqu’à la fin. Exhortation à imiter Isaac et Rébecca, et à éviter, dans la célébration des mariages, les usages païens qui duraient encore en ce temps-là.


1. Vous avez vu hier, mes bien-aimés, le courage du patriarche ; vous avez vu cette âme plus solide que le diamant ; vous avez vu comment il n’a rien refusé de ce qui dépendait de lui, comment il s’est fait, par son ardent amour pour Dieu, le sacrificateur de son fils ; d’intention il a ensanglanté sa main, et il a offert le sacrifice ; mais, par l’ineffable miséricorde de Dieu, il a ramené son fils sain et sauf et plein de vie ; il a mérité, par l’excellence de sa volonté, d’être un sujet de louanges ; il a ceint son front d’une couronne éclatante ; dans tout ce qu’il a fait, il a manifesté la piété de son âme. Voyons, aujourd’hui, toute l’affection de ce juste pour son enfant. Après ce sacrifice étrange, incroyable, le patriarche eut à subir la douleur de perdre Sara ; il demanda aux fils de Chet la concession d’une sépulture ; il acheta le terrain, y déposa le corps, et ce fut là, pour le patriarche, sa première possession dans le pays. Il la dut à la perte de Sara. La divine Écriture, voulant nous montrer la vertu de l’homme juste, tenant à nous faire savoir qu’il a toujours été un voyageur, un étranger, a voulu aussi nous faire savoir que cet homme qui jouissait, d’une manière si glorieuse, du secours d’en haut, dont le nom est si fameux, qui est devenu le père d’un si grand peuple, ne possédait pas un terrain en propre ; et ce n’est pas ce que nous font voir aujourd’hui tant de riches, qui achètent des champs, des domaines ; qui sont avides de posséder, de posséder encore et toujours à l’infini. Comme il avait 'en suffisance les richesses de l’âme il ne désirait nullement les autres. Écoutez tous, vous qui emportez tout d’un coup, en un instant, tout ce que les autres possèdent, qui vous drapez dans les dépouilles d’autrui, qui étendez partout, pour ainsi dire, la concupiscence de votre avarice. Imitez ce patriarche,