Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 5, 1865.djvu/315

Cette page n’a pas encore été corrigée

Babylone ; je n’admire pas leur chair restée intacte, autant que j’admire, que je suis frappé d’étonnement et de stupeur, en voyant ce juste dans cette fournaise, bien plus redoutable que la fournaise de Babylone, exposé à l’incontinence, je dis l’incontinence d’une Égyptienne, et demeurant intact jusqu’au bout, et conservant sans atteinte son manteau de chasteté. Mais ne soyez pas trop étonnés, mes bien-aimés ; c’est parce qu’il contribua des ressources qui étaient en lui, qu’il obtint comme auxiliaire la grâce d’en haut, pour éteindre cet incendie, pour faire pleuvoir au milieu de la fournaise la rosée de l’Esprit-Saint. Avez-vous bien compris comment les hommes doués de vertu sont pour nous, et pendant tout le temps qu’ils restent sur la terre au milieu de nous, et après leur départ de cette vie de la plus grande utilité ? Et voilà pourquoi nous avons fait paraître ce juste au milieu de vous ; c’est afin que nous suivions tous son exemple. Donc, imitons-le tous, et triomphons de notre concupiscence, instruits par ces paroles : Nous avons à combattre non contre la chair et le sang, mais contre les principautés, et les puissances, contre les princes du monde de ce siècle ténébreux (Eph. 6,12) ; et, dans la pensée que nous, revêtus de notre corps, nous sommes forcés de lutter contre des puissances incorporelles, fortifions-nous des armes de l’Esprit. Voilà pourquoi le Seigneur, parce qu’il est plein de bonté pour l’homme, et parce que nous sommes revêtus de chair, et parce qu’il nous faut soutenir un combat contre des puissances invisibles, nous a préparé à nous aussi des armes invisibles. Il veut que, par ce secours, nous triomphions de tous nos ennemis. Eh bien donc ! assurés de la vertu de nos armes, contribuons des ressources qui sont en nous, et il nous sera donné, grâce à ces armes spirituelles, de frapper le démon au visage, car il ne pourra pas supporter l’éclat de notre armure ; quelques efforts qu’il fasse pour nous tenir tête, il sera bien vite aveuglé. Où se montre la continence, l’honnêteté, le concours de toutes les autres vertus, là se montre promptement aussi la grâce magnifique de l’Esprit-Saint. De là, ce que disait le bienheureux Paul : Tâchez d’avoir la paix avec tout le monde, et la sainteté. (Héb. 12,14) Purifions donc, je vous en conjure, notre conscience ; rendons à notre âme sa pureté, de telle sorte qu’affranchis de toute souillure, nous forcions l’Esprit à nous communiquer ses dons précieux, afin de triompher des perfidies du démon, et de mériter la jouissance des biens ineffables, par la grâce et par la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartient, comme au Père et au Saint-Esprit, la gloire, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.