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venu pour supprimer cette pratique, et la loi étant accomplie, l’observation de la loi doit finir ; aussi saint Paul dit-il : Si vous vous justifiez par la loi, vous perdez la grâce. (Gal. 5,4) Obéissons donc à ce saint, et ne pratiquons plus la circoncision, car il a dit : Vous avez été circoncis, non point dans la chair, mais par le retranchement des péchés de la chair ; c’est la circoncision du Christ. (Col. 2, 11)

Ce signe de la circoncision séparait les Juifs des autres nations, et montrait que Dieu les avait choisis en particulier ; de même notre circoncision parle baptême montre mieux la séparation des fidèles et des infidèles. Nous ne sommes point circoncis dans la chair, mais par le retranchement des péchés de la chair. Car ce que faisait la circoncision de la chair, le baptême le fait en supprimant nos péchés. Une fois que nous nous en sommes dépouillés et que nous avons revêtu la robe de pureté, persévérons, mes bien-aimés, dans cette pureté, et restons supérieurs aux affections de la chair, en embrassant la vertu. Et nous, qui sommes sous la grâce, prenons pour modèle celui qui a vécu sous la loi et même avant la loi. En dirigeant notre vie d’après la sienne, nous mériterons de nous retrouver dans son sein et de jouir des biens éternels, par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, auquel, ainsi qu’au Père et au Saint-Esprit, gloire, puissance et honneur, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

QUARANTIÈME HOMÉLIE.

Et Dieu dit à Abraham : « Sara ta femme ne s’appellera plus Sara, mais Sarra sera son nom. » (Gen. 17,15)

ANALYSE.

  • 1. Résumé de l’homélie précédente. Bénédiction de Dieu sur Sara qui se nommera désormais Sarra. – 2. La fidélité d’Abraham amplement récompensée. Naissance miraculeuse d’Isaac nettement prédite. – 3 et 4. Exhortation morale.

1. Nous allons vous présenter les restes de la table d’hier, et terminer aujourd’hui ce que nous avions à dire sur la bénédiction et la promesse dont le Tout-Puissant honora le patriarche. Mais dans ces restes de table ne comprenez point des restes matériels : ceux-ci ne ressemblent en rien à ceux d’un festin spirituel. Les uns, quand ils sont refroidis, n’ont plus la même saveur pour les convives, et si on les garde un jour ou deux, ils ne peuvent plus servir. Les autres, lorsqu’on les garde un jour ou deux, et tant qu’on veut, servent toujours aussi bien et donnent autant de plaisir. C’est qu’ils sont divins et spirituels, qu’ils ne souffrent rien du temps, qu’ils deviennent de jour en jour plus agréables et causent plus de joie à ceux qui veulent en profiter. Puisque ces restes ont tant d’efficacité, préparez-vous à les recevoir de tout votre cœur, et nous-mêmes, confiants dans leur puissance, offrons-les à votre recueillement.

Mais pour que cette instruction vous paraisse plus claire, il faut vous rappeler celle d’hier pour exposer avec ordre ce que nous devons développer. Nous avons parlé hier du précepte de la circoncision, et ces paroles que