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à venir, par la grâce et la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, auquel, ainsi qu’au Père et au Saint-Esprit soient gloire, puissance et honneur, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

TRENTE-CINQUIÈME HOMÉLIE.


« Il arriva pendant le règne d’Amarphath, roi de Senaar, qu’Arioch, roi ; d’Elasar et Chodolgomor roi d’Elam, et Tarthac, roi des Nations, firent la guerre contre le roi de Sodome. » (Gen. 14,1-2)

ANALYSE.

  • 1-2. Exhortation à l’étude des saintes Écritures ; exemple de l’eunuque éthiopien. – 3. Défaite des cinq rois, captivité de Loth qui se trouve ainsi puni de s’être séparé de son oncle. – 4. Victoire d’Abraham dans laquelle parait avec éclat la protection dont le couvre le Tout-Puissant. – 5. Melchisédech, figure de Jésus-Christ. – 6. Abraham confesse le Dieu, créateur du ciel et de la terre, en présence du roi de Sodome et donne une nouvelle preuve de son désintéressement. – 7-8. Exhortation à l’aumône.


1. C’est une excellente chose, mes bien-aimés, que la lecture des saintes Écritures. Elle donne à notre âme la véritable philosophie, elle élève notre esprit au ciel, elle rend l’homme reconnaissant ; elle nous empêche de rien admirer des choses présentes et en détourne sans cesse notre pensée, afin que la vue des récompenses promises par le Seigneur nous engage à tout faire pour les mériter et à mettre tous nos efforts et tout notre zèle à la poursuite de la vertu. Elle nous fait connaître la providence d’un Dieu promptement secourable, le courage des justes, la bonté du Seigneur et la grandeur de ses récompenses. Elle excite notre zèle à imiter la sagesse de ces hommes généreux, pour que nous ne faiblissions point dans les efforts qu’exige la vertu, mais pour que nous prenions confiance aux promesses divines, même avant qu’elles soient réalisées. Aussi, je vous en conjure, livrons-nous avec ardeur à la lecture des saintes Écritures, dont l’étude assidue nous donnera la science céleste. En effet, celui qui s’y applique avec zèle et ferveur ne peut jamais être négligé d’en haut ; quand même l’instruction humaine nous manquerait, Dieu, descendant dans nos cœurs, illumine notre esprit, éclaire notre raison, nous dévoile ce qui était caché et nous enseigne ce que nous ignorions ; il suffit que nous fassions tout ce qui dépend de nous. Ne donnez à personne sur terre le nom de Maître. (Mt. 23,8) Quand nous ouvrons ce livre spirituel, préparons notre pensée, recueillons notre esprit, chassons toutes les idées du monde et livrons-nous à cette lecture avec une attention et une piété profondes, afin d’être conduits par le Saint-Esprit à l’intelligence des Écritures et d’en recevoir les fruits précieux. Ce barbare, cet eunuque de la reine d’Éthiopie, qui voyageait en grande pompe et sur son char (Act. 8), ne négligeait pas cette lecture, même en voyage. Il avait dans ses mains le livre d’un prophète et s’appliquait tout entier à cette lecture sans avoir cependant l’intelligence de ce qu’il lisait ; mais comme il apportait tout ce qui dépendait de lui, le zèle, l’ardeur et l’attention, il rencontra un guide spirituel. Songez en effet, je vous prie, combien il était difficile