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VINGT-HUITIÈME HOMÉLIE.


Dieu dit encore à Noé et à ses enfants aussi bien, qu’à lui : « Je vais faire alliance avec vous et avec votre race après vous, et avec tous les animaux vivants qui sont avec vous, tant les oiseaux que les animaux domestiques et toutes les bêtes de la terre. » (Gen. 9,9-10).

ANALYSE.

  • 1. Le passage qu’on vient de lire est une nouvelle preuve de la bonté de Dieu et de sa bienveillance pour les hommes. – 2. Dieu voulant affranchir les hommes de la crainte du déluge, dit : J’établirai mon alliance avec vous, etc. Il ne se contente pas d’un signe de promesse, il ajoute un signé destiné à la rappeler : Je mets mon arc, etc. – 3. Cette promesse, Dieu ne la fait pas seulement à quelques hommes, mais à tous, à nous qui vivons si longtemps après comme aux générations qui suivirent de près le déluge ; donc nouvelle marque de la bonté de Dieu envers nous, et par conséquent nouveau motif pour nous d’être reconnaissants et vertueux. – 4. Cham était le père de Chaman. Ces mots ne sont pas ajoutés sans raison. – 5. Comme les trois fils de Noé ont suffi pour peupler toute la terre, ainsi les onze apôtres l’ont pu convertir à la foi de Jésus-Christ. – 6. Exhortations. Ne s’appliquer qu’à Dieu seul.


1. Nous vous avons exposé hier la bénédiction que le Seigneur accorda à Noé, après sa sortie de l’arche, après son sacrifice, ses offrandes d’actions de grâces, après que l’homme juste eut montré sa piété et sa sagesse ; nous n’avons pas pu nous avancer plus loin, parcourir toute la lecture d’hier, vous montrer la bonté de Dieu, le souci qu’il fit voir en faveur de l’homme juste. Notre discours ayant été fort long, nous l’avons résumé en peu de paroles, de peur d’accabler votre mémoire, et de compromettre, par des explications nouvelles, le résultat des précédentes réflexions. En effet, nous ne voulons pas uniquement vous tenir de longs discours ; nous ne désirons vous faire entendre que ce qu’il vous est possible de vous rappeler, de méditer avec fruit, d’emporter dans vos demeures, avec avantage pour vous. Car, si nous devions, nous, de notre côté, faire de trop longs discours, et volis, de votre côté, les entendre, sans rien recueillir de nos paroles, à quoi bon ? Comme c’est pour vous servir que nous acceptons la fatigue, nous nous croirons suffisamment payé de retour, s’il nous est donné de voir vos progrès, votre soin fidèle à conserver la parole, votre application à la retenir dans vos pensées, à la méditer, à la ruminer sans cesse ; le souvenir gardé par vous, des réflexions déjà faites, vous permettra de recueillir plus facilement les réflexions qui vont suivre, et ainsi, avec le temps, vous deviendrez ; en état d’instruire vous-mêmes les autres. Car voilà l’unique pensée de nos veilles, notre unique désir ; c’est que, tous tant que vous êtes, vous possédiez l’instruction parfaite ; c’est que vous n’ignoriez rien de ce que la divine Écriture vous tient en réserve. La connaissance de l’Écriture, si nous voulons pratiquer la sagesse, tenir nos âmes en éveil, nous donnera pour la meilleure conduite de la vie, les plus précieuses ressources, et nous rendra plus ardents au travail, aux fatigues de la vertu. Quand nous apprenons que chacun de ces hommes justes, gui ont acquis, par leurs vertus, l’intimité dans le sein de Dieu ; que chacun d’eux, après avoir traversé les épreuves, et les afflictions qui ont rempli sa vie tout entière, a obtenu, par sa patience, à toute épreuve, par l’heureuse disposition de son âme, les récompenses du Seigneur ; comment ne serions-nous pas, nous aussi, pleins d’ardeur pour suivre le chemin par eux suivi, pour mériter les, récompenses par eux reçues