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Dieu vit qu’ils s’étaient convertis, en quittant leur mauvaise voie. (Jon. 3,10) Donc s’il nous voit, nous aussi, maintenant, nous retourner du côté de la vertu, nous écarter du vice, nous animer du zèle des bonnes œuvres, il accueillera notre conversion, il nous, il nous affranchira du fardeau de nos fautes ; à nous, les dons de ses mains. Car nous éprouvons moins le désir de nous délivrer du péché, de conquérir le salut, qu’il ne désire, lui, qu’il ne lui tarde de nous gratifier du parfait affranchissement de la réconciliation, du salut, de nous en assurer la jouissance. Aussi, je vous en conjure, réveillons-nous ; demandons-nous, chacun à nous-mêmes, voyons, examinons quelle correction de nous-mêmes avons-nous opérée en ces jours, quelle utilité avons-nous recueillie de cet enseignement continuel, quel fruit en avons-nous remporté pour l’édification du prochain, quel vice avons-nous détruit en nous-mêmes, quelle résolution d’embrasser la sagesse avons-nous prise, en entendant chaque jour tant d’exhortations ? Pensons aux bonnes œuvres, ne nous lassons jamais de sanctifier notre vie ; que celui qui voit prévaloir, contre ses bonnes intentions, la force des mauvaises habitudes, qui le contraint de persévérer dans le mal, que celui-là se fasse violence, soumette sa lâcheté à sa raison, ne souffre pas que le vice fasse de nouveaux progrès dans son âme ; qu’il s’arrête, qu’il rompe avec les habitudes vicieuses ; plus de fougue pervertie ; plus de pensées déréglées ; qu’il médite sur le jour d’épouvante ; qu’il arrête ses regards sur le feu resplendissant de la table terrible, sur la flamme qui brûle, sur les dispositions qu’il convient d’apporter à cette table, c’est la pureté sans tache, c’est la pureté parfaite ; qu’il chasse, extermine les pensées coupables ; que ce soit là, en ces jours, pour chacun de nous, la préparation intérieure ; purifions notre âme, faisons tous nos efforts pour prendre dignement notre part du festin eucharistique sur la terre, afin de jouir ensuite de ces biens ineffables, que Dieu a promis à ceux qui l’aiment, par la grâce et par la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartient, ainsi qu’au Père et au Saint-Esprit, la gloire, l’empire, l’honneur, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Traduit par M. C. PORTELETTE.