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les femmes, mais aussi tout ce qu’il y a d’hommes indolents et mous, se rabaissent à l’état de femmelettes, et que nous les voyons, des bagues aux doigts, couverts, chargés de pierreries, dont ils devraient rougir, qu’ils devraient cacher ; je dis que ces hommes, je dis que ces femmes, si nos discours étaient entendus, au lieu de rechercher ces parures, funestes aux hommes, funestes aux femmes, feraient mieux d’employer ces ornements à embellir leur âme. Appliqués sur un corps, même quand ce corps a la beauté en partage, ces ornements l’enlaidissent ; appliqués à l’âme, même à une âme laide, ces ornements lui communiquent tout l’éclat de la beauté. Et comment, me dira-t-on, sur l’âme, des parures d’or ? Encore une fois, attachez-les par la main des pauvres. Ce sont eux qui, en les recevant, composent cette beauté. Mettez-leur entre les mains vos parures d’or, donnez-les-leur à manger, et, en échange, ils donneront à votre âme cet éclat de beauté qui attirera près d’elle son vrai fiancé, avec ses mille et mille trésors. Quand vous avez par votre beauté, forcé votre Seigneur à venir près de vous, vous tenez alors, vous possédez tous les biens en foule ; vous voilà riche au sein de l’ineffable abondance : donc, si nous voulons devenir les bien-aimés du Seigneur, cessons d’admirer d’un œil ébahi la beauté factice du corps ; ne pensons plus, chaque jour, qu’à la beauté de l’âme, pour nous concilier la bienveillance du Dieu de bonté, pour entrer dans le partage des biens qu’aucune expression ne peut rendre, par la grâce et par la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartient, ainsi qu’au Père et au Saint-Esprit, la gloire, la puissance, l’honneur, et maintenant, et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Traduit par M. C. PORTELETTE.