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par la grâce et la charité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, avec qui soient, au Père et au Saint-Esprit, gloire, puissance et honneur, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Traduit par M. JEANNIN.

VINGT-UNIÈME HOMÉLIE.


« Voici le dénombrement de la postérité d’Adam ; autour que Dieu : créa l’hommes, Dieu le fit à sa ressemblance ; il les créa mâle et femelle, et il leur donna le nom d’Adam, au jour qu’il les créa. » (Gen. 5,1-2)

ANALYSE.

  • 1. Quoiqu’il n’y ait que des noms propres dans ce verset, il n’en est pas moins fécond en enseignements utiles. – 2. Les descendants de Caïn devenant de plus en plus mauvais, Moïse arrête leur histoire à Lamech, et passe à la postérité plus vertueuse de Seth. – 3. Le nom de Seth, expression de la reconnaissance d’Eve. Enos, fils de Seth, porte un nom qui signifie confiance en Dieu. – 4. L’Écriture dit jusqu’à deux fois qu’Enoch fut agréable à Dieu après avoir engendré Mathusala. Saint Chrysostome en conclut contre certains hérétiques que le mariage est agréable à Dieu. Par l’enlèvement d’Enoch, Dieu a comme révoqué tacitement la sentence portée contre Adam. – 5. Explication du nom de Noé, il signifie repos. Sa vertu sera un repos pour le monde au milieu de la corruption générale. – 6. Exhortation.


1. Quel trésor, quelles ineffables richesses, mes bien-aimés, dans les paroles qu’on vient de vous lire ! Je n’ignore pas qu’un grand nombre de personnes ; à la vue des noms composant un catalogue, se contentent d’une lecture superficielle, et s’imaginent que les noms n’ayant aucune utilité particulière ne sont simplement que des, mots ; mais moi, je vous exhorte tous à ne pas simplement passer outre, sans vous arrêter, devant ce que tient en réserve l’Écriture sainte. Vous n’y trouverez pas un seul mot, qui ne renferme une grande abondance de pensées ; car c’était l’Esprit de Dieu qui inspirait les bienheureux prophètes ; voilà pourquoi les paroles, écrites sous la dictée de l’Esprit, renferment tant de trésors cachés. Ne vous étonnez pas que, dans ce catalogue de noms, je m’engage à vous montrer la richesse des pensées qu’il recèle. Il n’est pas une syllabe, il n’est pas une lettre de l’Écriture qui ne contienne un trésor de pensées profondes. C’est pourquoi il convient, en suivant la grâce d’en haut qui nous guide, en nous éclairant de la lumière de l’Esprit-Saint, d’aborder les expressions de Dieu. La divine Écriture n’a que faire de la sagesse humaine pour être comprise ; ce qu’il faut ici, c’est la révélation de l’Esprit, afin qu’instruits par, son secours du vrai sens des pensées, nous en puissions recueillir un précieux avantage. Si, dans les affaires du siècle, les écrits de la main des hommes, souvent détériorés par le temps, doivent, à une date qui se trouve en tête du manuscrit, à une simple syllabe, une grande importance, à bien plus forte raison peut-on dire de même de la divine Écriture, de cette composition de l’Esprit-Saint ; seulement, montrons ici notre sagesse, ne courons pas sans nous arrêter ; soyons attentifs, diligents, séchons tout considérer avec une exactitude minutieuse, ne le cédons pas à ceux qui montrent pour les choses sensibles un zèle si ardent. Voyez en effet ceux qui font des fouillés, qui déterrent des métaux ; ils ne