Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 4, 1864.djvu/581

Cette page n’a pas encore été corrigée

que David, tu sois jugé digne des mêmes biens ; lesquels je souhaite à nous tous, tant que nous sommes, d’obtenir, par la grâce et la charité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, avec lequel gloire, puissance, honneur, au Père et au Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

TROISIÈME HOMÉLIE.


Qu’il est périlleux d’aller dans les théâtres ; que c’est une école d’adultère et que de là proviennent les afflictions et la discorde que David, dans sa conduite à l’égard de Saül, se montra en tout d’une incomparable patience ; – et que supporter un vol sans se plaindre est autant que donner l’aumône.

ANALYSE.


  • 1° Réprimande sévère à l’adresse de ceux des fidèles qui se sont laissé entraîner an théâtre.
  • 2° Contre les spectacles en général : combien ils doivent faire horreur à un chrétien.
  • 3° Retour à l’histoire de David. – Haine acharnée de Saül : qu’elle ne nuisit qu’à lui-même. – Que la patience vaut l’aumône.
  • 4° Profit qu’on peut retirer des injures de ses ennemis. Exemple du pharisien et du publicain. Qu’il suffit de s’accuser d’une faute pour en obtenir la rémission.
  • 5° Que le démon lui-même ne peut rien contre l’homme, tant que l’homme ne se nuit pas à lui-même : à plus forte raison les ennemis. – Saül désarmé par l’humanité de David.
  • 6° Que l’aveuglement produit par la haine, peut être dissipé par la mansuétude. Puissance de la parole, quand Dieu lui vient en aide. – De la civilité chrétienne.
  • 7° Miracle opéré par la voix de David. Puissance de la douceur. – Qu’il ne tient qu’à nous de désarmer nos ennemis.
  • 8° Que le persécuteur est plus à plaindre que sa victime : témoin Saül et David. – Que Dieu répare les injustices des hommes.
  • 9° Confiance de Saül : magnanimité de David. Exhortation au pardon des injures.


1. Bon nombre de ceux qui nous ont délaissés l’autre jour, et qui ont déserté l’Église pour les spectacles d’iniquité, sont présents si je ne me trompe, aujourd’hui. – Je voudrais les connaître parfaitement, afin de les exclure du sacré parvis, non pour qu’ils demeurassent indéfiniment dehors, mais pour qu’ils nous revinssent corrigés : c’est ainsi que des pères chassent souvent de la maison des enfants coupables, et leur interdisent la table, non pour qu’ils en restent constamment exilés, mais afin qu’amendés par cet avertissement, ils viennent reprendre au foyer paternel la place qui leur convient. Ain si font encore les bergers, ils écartent les brebis galeuses de celles qui sont saines, de telle sorte qu’une fois guéries de cette redoutable infirmité, elles puissent rejoindre sans danger leurs compagnes ; autrement, la contagion de leur mal infecterait tout le troupeau. Voilà pourquoi, nous aussi, nous voudrions connaître ces personnes : du moins, si nous ne pouvons les distinguer avec les yeux du corps, la parole saura bien les découvrir, et, s’adressant à leur conscience, les déterminera sans peine à s’en aller volontairement, attendu qu’il n’y a de place dans cette enceinte, que pour celui qui y apporte des dispositions dignes des pratiques auxquelles on s’y livre : au contraire, celui qui prend part à ces saintes réunions, quand sa conduite est dépravée, présent de corps, en est exclu néanmoins, et les excommuniés qui ne peuvent pas encore reprendre place à la table sainte sont moins rejetés que lui. En effet, ceux qui ont été bannis selon les lois de Dieu, et qui restent dehors, conservent toujours bonne espérance ;