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nous montre sa couronne, d’étoiles ? Non, il n’est pas aussi doux de voir un oasis dans le désert, qu’il n’est doux, qu’il n’est agréable de voir pendant la nuit le ciel partout couronné de mille étoiles comme de mille fleurs, et de fleurs qui ne se flétrissent jamais, de fleurs qui ont toujours toute leur beauté ? Y a-t-il rien de plus agréable que ce même ciel, lorsque, la nuit étant déjà sur son déclin et le soleil ne se levant pas encore, il se couvre d’un voile de pourpre et rougit à l’approche de l’astre du jour ? Y a-t-il un spectacle plus beau que celui que nous offre le soleil, lorsque, chassant l’aurore, en un instant il disperse au loin ses rayons et en éclaire toute la terre, toute la mer, toutes les montagnes, les vallons ; les collines, et tout le ciel ; lorsqu’il dépouille tous les objets du voile dont les couvrait la nuit, et qu’il les montre nus à nos yeux ? Comment pourrait-on, assez admirer sa révolution, la régularité de sa course, sa fidélité à nous servir qui a persisté inaltérable à travers tant de siècles, sa beauté éternellement florissante, sa splendeur, son pur éclat que le contact de tant de corps ne saurait jamais ternir ? Ajouté à cela qu’il est utile au-delà de toute expression aux semences, aux plantes, aux hommes, aux quadrupèdes, aux poissons, aux oiseaux, aux pierres, aux herbes, à la terre, à la mer, à l’air, en un mot à tout ce qui existe. Car tout a besoin ; tout tire profit de son influence : tout ce qui la sent, s’améliore, non-seulement les animaux ou les plantes, mais les eaux, les marais, les sources, les fleuves et l’air lui-même, qu’elle rend plus léger, plus pur et plus clair. C’est pourquoi, voulant exprimer sa beauté, sort éternel éclat, sa splendeur inaltérable, sa magnificence, la perfection de sa forme, la continuité de ses services, le Psalmiste dit : Le Seigneur a posé dans le soleil son pavillon. (Psa. 18,6) C’est-à-dire dans les cieux, car c’est là ce que le prophète entend par ces mots : Le pavillon du Seigneur. Et il est semblable à un époux qui sort de sa chambre nuptiale. Ensuite pour indiquer avec quelle facilité il accomplit sa fonction : Il est plein d’ardeur, pour courir comme un géant dans sa carrière ; pour enseigner qu’il suffit seul à toute la terre : Son départ est de l’une des extrémités du ciel, et il arrive à l’autre extrémité du ciel (Id) pour montrer qu’il est utile et bienfaisant pour tous les hommes : Et il n’y a personne qui puisse se soustraire à sa chaleur. Nous pourrions encore, si tu n’étais pas fatigué, examiner d’autres preuves de la Providence divine : elles nous seraient fournies par les nuages, par les saisons, par les solstices, par les vents, par la mer et – parles diverses espèces d’êtres qu’elle nourrit ; par la terre, par ses quadrupèdes et par ses reptiles ; par les oiseaux qui s’élèvent dans les airs, par ceux qui restent sur le sol ; par les amphibies qui vivent dans les marais, dans les sources, dans les fleuves, par les contrées ou habitées ou inhabitées ; par les semences, par les arbres, par les herbes, par les plantes qui poussent soit dans les lieux sauvages, soit dans les terres cultivées, qui germent dans les plaines et dans les vallées, sur les montagnes et sur les collines, qui naissent d’elles-mêmes ou qui ont besoin de soins et de culture ; par les animaux apprivoisés ou farouches, sauvages ou dociles, petits ou grands ; par les oiseaux, les quadrupèdes, les poissons, les plantes et les herbes qui paraissent en hiver, en été, en automne ; par les phénomènes de la nuit ou du jour ; par les pluies, par la durée de l’année, par la mort, par la vie, par les souffrances auxquelles nous sommes condamnés, par la tristesse, par la joie, par les aliments qui nous ont été accordés ; par les métiers, par les lois ; par les pierres, par les mines renfermées dans le sein des montagnes ; par la mer, soit qu’elle se prête, soit qu’elle se refuse à la navigation ; par les îles, par les ports, par les rivages, par la surface des ondes, par la profondeur : des flots ; par la nature des éléments dont, le monde est formé, par l’ordre des saisons, par la longueur inégale des jours et des nuits ; par la maladie et la santé, par les membres du corps, par la constitution de l’âme ; par les arts et par la sagesse qu’ils révèlent dans le genre humain ; par l’utilité dont nous sont les bêtes, les plantes et toutes les autres créatures qui nous servent en esclaves ; enfin par les plus petits et les plus vils animaux. Y a-t-il, est effet, rien de plus petit et de plus informe qu’une abeille ? rien de plus vil que les fourmis et les cigales ? Et pourtant ces animaux témoignent d’une voix éclatante en faveur de la providence, de la puissance, de la sagesse de Dieu. C’est pourquoi le prophète David, qui mérita d’être si grandement inspiré de l’Esprit-Saint, comme il parcourait les œuvres de la création et qu’il en avait nommé quelques-unes, fait retentir, frappé d’étonnement,