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DISCOURS : CONTRE CEUX QUI SE SCANDALISENT.

AVERTISSEMENT ET ANALYSE.


En plaçant ici ce livre nous suivons l’ordre indiqué par saint Chrysostome lui-même (voyez plus loin chap. 15). Ne me parlez pas, dit-il, de ceux qui périssent ; puisque, dans un discours précédent, j’ai démontré que nul, s’il ne se nuit à soi-même, ne perd être lésé par autrui, dût-il perdre même la vie. Georges d’Alexandrie dit, dans sa vie de saint Chrysostome, que ce discours fut composé à Cucuse pour la consolation et l’instruction du peuple de Constantinople, qu’il était divisé en vingt-quatre chapitres, division conservée dans tons les manuscrits et tontes les éditions. Le sujet de ce discours est presque le même que celui du précédent. L’auteur y traite de l’adversité qu’il faut supporter, de quelque nature qu’elle soit. Les preuves sont empruntées aux exemples des saints de l’Ancien et du Nouveau Testament. Il s’adresse à ceux qui se scandalisaient de voir les bons vaincus et persécutés par les méchants et qui accusaient de ce désordre la divine Providence. Il flétrit en passant le mauvais prêtre que ses ennemis lui avaient donné polir successeur : Qu’aucune de ces choses ne vous scandalise, pas plus que la vue d’un homme vicieux élevé à la dignité épiscopale, de ce loup ravisseur qui s’est jeté sur le troupeau. Ce livre ne fut écrit que peu de temps avant la mort de saint Chrysostome. Le médecin des âmes peul traiter ses malades à distance. 1° Il est nécessaire d’indiquer la cause du scandale. – 2° Il est périlleux et insensé (le rechercher avec curiosité les secrets de la sagesse divine. Du libre arbitre. – 3° Que Dieu est incompréhensible, non-seulement pour nous, mais pour les puissances célestes. – 4° Que le prophète Moise a, d’en seul mot, au début de son livre, réprimé toute vaine curiosité. – 5° Qu’il faut croire que tout est gouverne par la providence de Dieu ; et que le spectacle de la nature offre à ceux qui en doutent, une éclatante démonstration de cette vérité. – 6° De l’amour de Dieu qui surpasse de beaucoup tout amour humain : exemple tiré de l’histoire de Jonas. – 7° Démonstration de la divine Providence, tirée du spectacle de la création. Utilité des étoiles qui nous guident du haut du ciel. Beauté du soleil et son utilité. Utilité de chacune des différentes parties de la création. De l’utilité des vents et de la nuit en particulier. De diverses espèces de poissons et d’animaux farouches. – 8° C’est une grande preuve de la Providence que la loi, soit naturelle, soit écrite, nous ait été donnée ; qu’en quittant leur patrie, des hommes distingués aient enseigné les nations qui les avaient adoptés, et que, pour comble de faveurs, la venue du Sauveur nous eût été accordée. Hommes justes, forcés à voyager. Il ne faut pas scruter avec curiosité les œuvres de Dieu. Nous n’examinons pas les actions des médecins. – 9° Qu’il ne faut pas avoir une inquiète curiosité, mais qu’il faut attendre la fin des choses. – 10° Anciens qui ont attendu la fin des choses.. L’ordre donné à Abraham d’immoler son fils. Histoire de Joseph. Exemple de David propre à consoler les affligés. – 11° Les Anciens ne se sont pas scandalisés dès le moment où ils ont vu les événements contraires aux promesses de Dieu. – 12° Pourquoi il y a dans le monde des méchants et des démons ; pourquoi Dieu permet le scandale. – 13° Rien ne peut blesser ni renverser ceux gui sont attentifs et vigilants ; Abraham, Noé, Job. – 14° Il y a eu, même du temps des apôtres, beaucoup de scandales, beaucoup de méchants, et de fréquentes persécutions contré les docteurs. – 15° Les hommes sans jugement ont été scandalisés de ce qui était le plus grand des biens, de la croix qui a sauvé le monde. – 16. Celui qui ne se fait pas de mal à lui-même ne reçoit, jamais des autres aucun mal. – 17, La croix est une grande preuve de la providence, de la bonté et de l’amour de Dieu. – 18° Il faut regarder, non ceux qui se sont laissé surprendre par le scandale, mais ceux qui l’ont surmonté. – 19° Les martyrs ont été utiles à l’Église. Deux sortes de martyrs. – 20° Le temps des apôtres est celui de tous, qui a été affligé par les plus grands maux. – 21° Pourquoi, tant dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament, les justes sont si cruellement éprouvés. – 22° Les afflictions ne sont pas un scandale, elles sont un grand bien polir tout homme qui a le jugement droit. L’Égyptienne ne nuisit point à Joseph. Combien l’exemple de Joseph est utile. – 23° Les malheurs dont l’Église a été frappée, sont la plus grande marque de sa gloire, et ont été très-utiles à beaucoup de fidèles. – 24° Les méchants sont punis.

1. Lorsque les médecins veulent soigner des personnes attaquées de la fièvre ou de quelque autre mal, ils cherchent d’abord à voir les malades, parce que, s’ils étaient loin d’eux, ils ne pourraient leur enlever leurs souffrances. Telle est en effet et la condition de leur art, et la nature de ces maladies. Nous qui voulons traiter non pas une ou deux personnes, mais toute : celles qui souffrent du scandale sur la terre, nous ne sommes nullement soumis aux mêmes