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richesse ; c’est comme le mur qu’il a donné à l’Église ; c’est le bouclier dont il l’a couverte contre les assauts du démon ; c’est le glaive qu’il lui a mis dans la main contre l’enfer ; c’est le port d’une tranquillité parfaite où il a abrité les fidèles ; c’est la propitiation qui reconquiert la faveur de Dieu ; c’est l’absolution concédée à nos fautes ; au nom de cette paix, je suis l’ambassadeur envoyé auprès de vous. Ne me faites pas un affront ; ne faites pas que ma mission soit déshonorée ; avec moi dites oui, je vous en prie. Bien des choses, depuis longtemps, dans l’Église, des choses fâcheuses ont eu lieu ; je confesse mon Dieu, mais je ne loue pas les agitations ni les troubles, je n’embrasse pas les séditions. Tenez, il en est temps, laissons cela ; mettez un terme à tout cela ; concorde, paix, modérez-vous, plus d’emportements, plus de colère : c’est bien assez de ce que l’Église a été dans la douleur ; assez, finissons, plus de trouble : telle est la volonté de Dieu, et tel est l’agrément de notre très-pieux empereur. Car il faut bien assurément obéir aux chefs des États, surtout quand ils sont les premiers à obtempérer aux lois de l’Église. Car, dit l’Apôtre : Soyez soumis aux princes et aux puissances. (Tit. 3,1) A combien plus forte raison, à un prince religieux et qui souffre pour l’Église ? .
Donc si j’ai préparé vos esprits à recevoir mon ambassade, recevez notre frère l’évêque Sévérien. Je vous rends grâce de la faveur avec laquelle vous avez accueilli mes paroles. Vous m’avez donné les fruits de votre obéissance : c’est maintenant que je me réjouis d’avoir semé une bonne semence. Voici, en effet, que je vais récolter tout de suite les gerbes du froment. Que le Seigneur vous accorde la récompense de votre bonté, le salaire de votre obéissance : car c’est bien maintenant que vous avez offert à Dieu la vraie victime de paix, puisque personne parmi vous ne s’est troublé en entendant ce nom, mais que votre charité l’accueille ; dès que nous vous avons parlé, vous avez chassé de votre âme tout sentiment de colère. Recevez-le donc de tout cœur, à bras ouverts. S’il a été fait quelque chose de fâcheux, oubliez ; parce que, du moment que le temps de la paix est venu, il ne faut plus se souvenir d’aucun motif de discorde, afin qu’il y ait joie au ciel, joie sur la terre, allégresse et doux transport d’esprit dans l’Église de Dieu. Et maintenant prions, pour que Dieu daigne garder son Église dans la paix, lui accorder une paix assurée et durable, en Jésus-Christ Notre-Seigneur, à qui appartient la gloire, ainsi qu’à Dieu le Père, en même temps qu’au Saint-Esprit, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.